Le 4 août dernier, une gigantesque explosion au nitrate d’ammonium survenue au port de Beyrouth, en plein cœur de la capitale, a dévasté des pans entiers de la capitale. Des habitations, commerces, hôpitaux... La tragédie a fait 208 morts, 6.500 blessés et laissé plus de 300.000 personnes sans abris.
Au lendemain du drame, des centaines de millions de dollars ont afflué pour venir en aide aux victimes. Mais il reste beaucoup à faire. Le pays est frappé par une crise économique gravissime, l’une des pires de la planète depuis 1850 selon la Banque mondiale.
La situation s’est encore considérablement aggravée depuis la fin du mois de mai. Confrontés à une hausse vertigineuse des prix, avec une inflation à plus de 700%, les habitants font face à d’importantes pénuries de mazout, essence et médicaments. En première ligne pour mobiliser la communauté internationale au chevet du Liban, la France organise le 4 août une nouvelle conférence destinée à lever des fonds pour aider le pays, au bord de la catastrophe humanitaire.
La Fondation de France fait partie des nombreux acteurs mobilisés dans l’urgence dès les premiers jours ayant suivi l’explosion. L’association a collecté 3 millions d’euros de donations privées pour venir en aide aux habitants sinistrés. 2 millions ont jusqu’à présent été engagés, une somme distribuée entre les dizaines d'ONG locales avec lesquelles elle coopère.
Sa directrice, Axelle Davezac, était au Liban à la fin du mois de juillet. À Bourj Hammoud, une des étapes de sa tournée, elle a rencontré des commerçants que la fondation a aidé à reconstruire leurs magasins. Dans ce quartier arménien de Beyrouth, réputé pour son artisanat, l’explosion a soufflé de très nombreuses boutiques. Pour reconstruire, certains ont reçu l’aide d’associations.
Sophinar tient un commerce d’habits et a été aidée après l’explosion pour qu’elle puisse rebâtir sa vitrine. Elle a déboursé 900 dollars pour réparer son échoppe. La Fondation de France lui en a versé 500. "Si j’avais été là je serais morte, assure-t-elle. Tout était cassé, c’était tellement fort que même les habits se sont déchirés."
Si elle affiche sa reconnaissance, cette petite dame menue aux cheveux grisonnants n’en ai pas moins inquiète. Également frappée de plein fouet par la crise économique, elle risque de fermer si la situation ne s’améliore pas.
"Les réparations sont bonnes, nous avons retapé le magasin mais on ne peut pas travailler, poursuit Sophinar. Il n’y a pas de travail, parce que tout est en dollars. Avant, j’apportais des marchandises de l’étranger, mais maintenant, je ne peux plus, c’est trop cher.
En moins de deux ans, la Livre Libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur face au dollar. "La difficulté majeure que nous avons aujourd’hui est celle du taux de change et de la crise économique, confirme Axelle Davezac. Bien évidemment, toute l’aide que nous apportons ne permet pas, notamment, aux petits commerçants qui importent des denrées de pouvoir les payer. Au Liban, la moitié de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté.
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