"Je leur ai dit où était la maison". La veuve d'un responsable du groupe État islamique (EI) a aidé les services de renseignement américains à traquer le chef de l'organisation jihadiste, Abou Bakr al-Baghdadi, dont le sort reste inconnu, a affirmé vendredi 31 mai le quotidien britannique The Guardian.
Aujourd'hui détenue en Irak, Nisrin Assaad Ibrahim avait été inculpée en 2016 par la justice américaine pour avoir détenu en Syrie, avec son mari jihadiste, Abou Sayyaf, l'Américaine Kayla Mueller, tuée en 2015. Après avoir été arrêtée par l'armée américaine en 2015, cette Irakienne aussi connue sous le nom de Oum Sayyaf a aidé la CIA et les services de renseignement kurdes à obtenir des informations détaillées sur les repaires du chef de l'EI, ont rapporté des enquêteurs au Guardian.
En février 2016, elle a localisé une maison dans la ville irakienne de Mossoul dans laquelle Abou Bakr al-Baghdadi aurait logé. "Je savais qu'il y avait été car c'était l'une des maisons qui avait été mise à sa disposition", a-t-elle indiqué au quotidien depuis sa prison d'Erbil, dans le Kurdistan irakien.
Nisrin Assaad Ibrahim a été capturée par les forces américaines en mai 2015 à Al-Omar, dans l'est de la Syrie, lors d'un raid qui avait coûté la vie à son mari, un des chefs de l'EI chargés du pétrole. Après avoir été remise par les États-Unis aux autorités irakiennes, elle a été condamnée à mort par un tribunal d'Erbil, selon The Guardian.
Kayla Mueller avait été amenée en septembre 2014 à son domicile de Chadadi, dans l'est de la Syrie, a-t-elle indiqué, avant d'affirmer avoir vu pour la dernière fois la jeune humanitaire fin 2014, lorsque Baghdadi est arrivé d'Irak. "Il l'a prise avec lui (...), ils sont allés à Raqqa", a-t-elle affirmé. La famille de l'Américaine avait indiqué avoir été informée par Washington qu'elle avait été violée par Baghdadi
Kayla Mueller avait été enlevée à Alep, dans le nord de la Syrie, en août 2013. Elle avait 26 ans lorsqu'elle est morte en février 2015. L'EI a affirmé qu'elle avait été tuée lors de bombardements menés par la coalition internationale antijihadistes menée par les États-Unis. Washington a de son contesté ces informations sans détailler les circonstances de sa mort.
À la tête de son "califat" autoproclamé en 2014, Abou Bakr al-Baghdadi avait a un moment le destin de sept millions d'habitants entre ses mains, dans de larges territoires de la Syrie et près d'un tiers de l'Irak.
L'EI a diffusé en avril dernier une vidéo de propagande dans laquelle apparaissait un homme présenté comme al-Baghdadi. L'homme y évoquait la bataille de Baghouz, en référence au dernier réduit du groupe ultraradical tombé le 23 mars 2019 dans l'est de la Syrie, signant la chute du "califat" de l'EI.
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