Il est l'homme le plus recherché au monde. Abou Bakr al-Baghdadi, ancien calife de l'État islamique, ne dirige plus aujourd'hui que des troupes disloquées qui ne peuvent elles-mêmes le localiser. Il se se terrerait toujours aujourd'hui, dans le désert syrien. Diabétique et blessé au moins une fois, l'Irakien, dont la mort a été évoquée à plusieurs reprises, prend désormais plus que jamais les traits de son surnom, le "fantôme".
À l'inverse d'Oussama Ben Laden, chef d'Al-Qaïda, traqué sans relâche durant des années et tué en 2011 par les forces spéciales américaines au Pakistan, Abou Bakr al-Baghdadi ne représente pas le même symbole. "Demandez à n'importe qui dans la rue en Europe ou aux États-Unis 'Qui est Baghdadi', vous n'obtiendrez aucune réaction, alors qu'avec Ben Laden, la terreur était là", avancent des hauts gradés occidentaux et responsables irakiens.
En effet, la coalition anti Daesh, elle-même, affirme avoir pour objectif premier la fin du "califat" et non la capture ou la mort de son chef.
Hicham al-Hachémi, spécialiste des mouvements jihadistes, affirme qu'il n'est plus entouré aujourd'hui, que de "son frère Joumouaa, plus âgé que lui, son chauffeur et garde du corps Abdellatif al-Joubouri, qu'il connaît depuis l'enfance, et son estafette, Seoud al-Kourdi". Ils seraient tous les trois dans la badiya, une zone désertique allant du centre de la Syrie à l'Irak, selon l'expert.
Al-Baghdadi a fait une seule apparition publique connue, en juillet 2014, à la mosquée al-Nouri de Mossoul, grande ville du nord de l'Irak, reprise en juillet 2017. Depuis, il ne s'est plus exprimé que dans des enregistrements sonores, bien loin des cassettes vidéos que Ben Laden diffusait régulièrement.
Après avoir créé lors de l'invasion américaine de 2003 un groupuscule jihadiste sans grand rayonnement, il est arrêté en février 2004 et emprisonné à Bucca, dans le sud de l'Irak. Libéré faute de preuves, il fait allégeance à Abou Moussaab al-Zarqaoui, sous tutelle d'Al-Qaïda. Il prendra la tête du groupe en 2010.
Nous ne devons pas nous bercer d'illusions
Florence Parly
Rebaptisée "État islamique", son organisation supplante alors Al-Qaïda, ses succès militaires et sa propagande soigneusement réalisée attirant des milliers de partisans autour du globe et revendiquant des attaques partout dans le monde. Jusqu'à ce jour, son groupe ultraradical continue de revendiquer, plus ou moins opportunément, des attaques partout dans le monde.
Mais la fin de l'EI en Syrie signifie-t-elle que Daesh et son leader n'ont plus aucun pouvoir de nuisance ? Pas sûr. La ministre des Armées Florence Parly veut rester prudente : "Désormais Daesh ne contrôle plus de territoire, ni en Irak, ni en Syrie", écrit-elle dans un communiqué diffusé samedi 23 mars. "Nous ne devons pas nous bercer d'illusions. S'il faut célébrer le succès, la situation n'en reste pas moins précaire sur le terrain. (...) L'organisation terroriste s'est préparée depuis longtemps à cette échéance. Elle est passée dans la clandestinité. Elle reste capable d'agir. Aujourd'hui notre combat doit donc se poursuivre", ajoute la ministre.
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