La Sicile oblige ses hôpitaux publics à recruter des médecins pratiquant l'avortement, face à un accès à l'IVG de plus en plus difficile

La Sicile a adopté une loi obligeant les hôpitaux publics à recruter des médecins pratiquant l'avortement, ce mercredi 28 mai. En effet, bon nombre de gynécologues refusent de les réaliser pour des raisons morales ou religieuses.

Une marche avait été organisée à Palerme (Sicile), le 28 septembre 2022, à l'occasion de la Journée mondiale pour le droit à l'avortement.

Crédit : Francesco Militello Mirto / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

L'avortement est légal en Italie depuis 1978, et pourtant... De nombreux gynécologues invoquent l'objection de conscience pour ne pas en pratiquer, rendant son accès complexe dans toute l'Italie, et plus encore dans des zones davantage recluses comme en Sicile.

Ainsi, les autorités régionales ont adopté une loi qui oblige les hôpitaux siciliens à recruter des médecins pratiquant des avortements sécurisés. Cette décision intervient alors que les derniers chiffres du ministère de la Santé présente que, sur les 55 hôpitaux siciliens disposant d'un service de gynécologie, l'avortement est pratiqué dans moins de la moitié d'entre eux (47,3%). La moyenne italienne est de 61,1%.

La région Sicile est "l'une de celles dans laquelle il est le plus difficile d'avorter", a rapporté le quotidien Il Post, dans son édition du mercredi 28 mai. "Théoriquement, les hôpitaux publics en Italie sont obligés de garantir l'accès à l'avortement, mais dans la pratique ce n'est pas toujours possible quand il y a une grande concentration de médecins objecteurs de conscience", a-t-il ajouté.

Une Première ministre contre l'avortement

La Première ministre ultraconservatrice Giorgia Meloni a assuré à maintes reprises qu'elle n'avait pas l'intention de modifier la loi sur l'avortement mais ses opposants la soupçonnent de chercher à compliquer le recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Cependant, ce droit exercé par les femmes reste encore au bon vouloir des médecins.

Pas étonnant lorsque l'on comprend l'avis de la cheffe d'Etat du pays. Pendant la campagne électorale de 2022, ayant conduit à son arrivée au pouvoir, Giorgia Meloni se présentait comme une "mère chrétienne" opposée à l'avortement et prônant les valeurs traditionnelles de la famille.

Elle avait à l'époque déclaré: "Nous ne toucherons pas à la loi sur l'avortement, nous voulons juste que (les femmes) sachent qu'il y a d'autres options".

La rédaction vous recommande