Une plaque symbolique en commémoration de l'Okjökull, premier glacier de l'île à avoir perdu son statut, englouti par le réchauffement climatique. Et l'occasion pour les scientifiques d'alerter sur les conséquences du dérèglement climatique.
La plaque doit être inaugurée ce dimanche 18 août à 14 heures locale, sur le site de l'ancien glacier, situé à l'ouest de l'île. "Il s'agira du premier monument érigé en l'honneur d'un glacier disparu à cause des changements climatiques dans le monde", avait déclaré en juillet Cymene Howe, professeure d'anthropologie à l'Université Rice aux Etats-Unis, à l'initiative du projet.
Grâce à cette plaque en lettres d'or, les chercheurs espèrent sensibiliser la population face au déclin des glaciers et aux effets du changement climatique. Elle porte la mention "415 ppm CO2", en référence au niveau record de concentration de dioxyde de carbone enregistré dans l'atmosphère en mai dernier.
"Nous voulons mettre l'accent sur ce qui est en train de disparaître ou de mourir dans le monde entier, et attirer l'attention sur le fait qu'il s'agisse de quelque chose qui a été 'accompli' par les hommes, bien que nous ne devions pas en être fiers", explique Cymene Howe, dans un communiqué. En France, le glacier de la Grande Motte de Tignes aura perdu 40 mètres d'épaisseur d'ici 35 ans.
Selon la chercheuse et son confrère Dominic Boyer, l'Islande perd environ onze milliards de tonnes de glace chaque année. Les scientifiques craignent la disparition des quelques 400 glaciers que compte l'île d'ici 200 ans.
La glace de l'Okjökull, qui recouvrait encore 16 km2 de surface en 1890 n'était plus que de 0,7 km2 en 2012, selon un rapport de l'université d'Islande publié en 2017.
En 2014, "nous avons pris la décision qu'il ne s'agissait plus d'un glacier, c'était seulement de la glace morte qui ne bougeait plus", raconte le géologue Oddur Sigurdsson, qui a étudié l'Okjökull. Le glacier est alors déclassé, une première pour l'Islande.
Pour avoir le statut de glacier, la masse de glace et de neige de celui-ci "doit être assez épaisse pour pouvoir se déplacer grâce à son propre poids", soit 40 à 50 mètres d'épaisseur afin de produire suffisamment de pression pour rendre la glace malléable, détaille-t-il.
Près de la moitié des sites du patrimoine mondial pourraient perdre leurs glaciers d'ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel, selon une étude de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publiée en avril.
"Même si on arrêtait dès maintenant d'introduire des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, il continuerait à se réchauffer pendant un siècle et demi ou deux avant d'atteindre son équilibre", conclut Oddur Sigudsson.
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