Indécis, dépassé par les événements, peu soucieux des victimes... L'ex-Premier ministre britannique Boris Johnson a été éreinté par ses anciens conseillers pour sa gestion du Covid-19 mardi 31 octobre lors de l'enquête publique consacrée à la pandémie.
On savait déjà qu'il avait tergiversé face à l'émergence du coronavirus, relativisant la menace puis tardant à imposer des confinements, qui ont été parmi les plus durs en Europe.
Mais les témoignages de son entourage ainsi que les documents publiés par la vaste commission d'enquête lancée en juin dernier sur la crise sanitaire (plus de 230.000 morts au Royaume-Uni) ont dépeint un tableau encore plus consternant du huis clos du pouvoir au printemps 2020.
Elle s'est notamment penchée sur un symbole de cette période, l'emoji avec lequel ses équipes le décrivaient dans leurs échanges sur WhatsApp, rendus publics : un caddie de supermarché, susceptible d'être poussé ou de dériver dans toutes les directions.
"Presque tout le monde le qualifiait de caddie, oui", a confirmé son puissant chef de cabinet de l'époque, Dominic Cummings, interrogé durant plusieurs heures par la commission d'enquête. Au cours desquelles il a plus généralement décrit un "système qui ne fonctionnait pas."
"C'était la mauvaise crise pour les compétences du Premier ministre", a estimé Lee Cain, ex-directeur de la communication à Downing Street. "C'est quelqu'un qui repoussait souvent les décisions, prenait conseil auprès de multiples sources et changeait d'avis sur les différents sujets."
Cela peut constituer "une grande force" en politique mais la pandémie exigeait "des décisions rapides" et "des gens qui tiennent bon", a-t-il poursuivi. "Il se décide en fonction de la dernière personne consultée dans la pièce. C'est assez épuisant."
Le conseiller Martin Reynolds a de son côté raconté comment Boris Johnson soufflait "le chaud et le froid". Dans un contexte où Boris Johnson a lui-même été hospitalisé en soins intensifs quelques jours au printemps 2020, alors atteint du Covid-19.
Outre ses revirements face aux vagues de l'épidémie, il lui a été reproché sa nonchalance qui a permis la tenue de fêtes à Downing Street malgré les restrictions.
Ce scandale du "partygate" a en effet largement contribué à la démission de l'ex-Premier ministre à l'été 2022. Il a ensuite démissionné de son siège de député en juin dernier après avoir été reconnu coupable d'avoir menti à ce sujet au Parlement, mettant un terme aux spéculations sur un retour au pouvoir.
Dans le cadre de l'enquête, le journal que tenait le conseiller scientifique en chef du gouvernement de l'époque, Patrick Vallance, enfonce le clou en rapportant des échanges "dingues" avec Boris Johnson. "Il dit que son parti 'pense que tout cela (les confinements, NDLR) est pathétique et que le Covid correspond juste à une manière pour la nature de s'occuper des personnes âgées', et je ne suis pas sûr qu'il ne soit pas d'accord", écrivait-il en décembre 2020, alors que se profilait une nouvelle vague.
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