Son témoignage suscite l'indignation en Algérie : Walid Nekkiche, un étudiant de 25 ans libéré récemment après avoir passé 14 mois en détention préventive, affirme avoir été "agressé sexuellement, physiquement et verbalement par les services de sécurité lors de son interrogatoire", durant près d'une semaine.
"J'ai vécu l'enfer", raconte samedi 6 février ce militant du Hirak, le mouvement pro-démocratie, dans le quotidien francophone Liberté. "J'ai beaucoup enduré durant ces quatorze mois de prison et surtout les six jours passés à la caserne Ben Aknoun", connue sous le nom de "Centre Antar", à Alger, dit-il.
Le jeune homme a recouvré la liberté mercredi après avoir été condamné à six mois de prison ferme pour "distribution et possession de tracts pour porter atteinte à l'intérêt du pays". Le procureur du tribunal de Dar El Beida à Alger avait requis lundi la réclusion à perpétuité contre l'étudiant, qui était poursuivi pour "complot contre l'État", "atteinte à l'intégrité du territoire national" et "incitation de la population à prendre les armes", des chefs d'accusation très graves au regard de la loi algérienne.
Il était accusé d'appartenir au Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, une organisation séparatiste illégale, selon des médias algériens. "Heureusement, je ne me suis pas effondré parce que j'étais confiant que les avocats étaient décidés et bien outillés pour faire tomber les accusations fallacieuses retenues à mon encontre. Pour mes parents, il fallait que je tienne le coup", a expliqué Walid Nekkiche.
La révélation de ces sévices a suscité l'indignation et a été abondamment commentée dans certains médias et sur les réseaux sociaux, les appels à l'ouverture d'une enquête se multipliant. Les autorités n'ont fait aucun commentaire.
Dans une déclaration commune, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) et la Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement ont dénoncé la "torture" et "la normalisation de la violence qui tendent à prendre des proportions alarmantes" en Algérie.
Selon le CNLD, quelque 80 personnes sont actuellement emprisonnées dans le pays en lien avec les protestations du Hirak. Des poursuites fondées dans au moins 90% des cas sur des publications critiques envers les autorités sur les réseaux sociaux.
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