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INVITÉ RTL - Trêve et libération d'otages à Gaza : "Un seul grain de sable peut faire capoter une journée", selon la Croix-Rouge

Frédéric Joli, porte-parole du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), raconte la logistique derrière la libération des otages israéliens et des détenus palestiniens.

Un véhicule de la Croix-Rouge internationale transportant l'otage russo-israélien Ron Krivoy, libéré par le Hamas, se dirige vers le poste frontière de Rafah, en Égypte, en vue d'un transfert vers Israël, le 26 novembre 2023.
Crédit : Mohammed ABED / AFP
ISRAËL/HAMAS - Frédéric Joli, porte-parole du Comité international de la Croix Rouge, est l'invité de Yves Calvi
00:08:06
Yves Calvi - édité par Julie Tomiche
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Après deux premières séries de libérations vendredi et samedi, un nouvel échange d'otages a eu lieu hier entre Israël et le Hamas. Au total, ce sont 63 otages qui ont été libérés selon le dernier décompte de l'AFP. Frédéric Joli, porte-parole du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), était l'invité de RTL Matin ce lundi 27 novembre. Le CICR fournit une assistance humanitaire en toute indépendance lors des conflits armés, depuis 1967. La Croix-Rouge est ainsi en contact permanent avec "toutes les parties".


"Chaque jour de cette trêve a été très complexe, mais jusqu'à présent les trois premiers jours ont permis de ramener des otages et de ramener des prisonniers palestiniens, donc on espère qu'aujourd'hui, quatrième et dernier jour de cette trêve, ça va marcher de la même façon", confie Frédéric Joli. "Mais surtout, il faut espérer que la trêve puisse se prolonger, pour que toutes les autres urgences humanitaires puissent trouver une solution". Il affirme que "le CICR se tient à disposition pour pouvoir continuer (...) à procéder au transfert d'otages et de détenus".

Pour le moment, aucun Français ne se trouve parmi les otages libérés. La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a déclaré chez nos confrères de BFMTV "avoir un espoir" qu'ils soient relâchés. "Si l'on se met à la place des familles, chaque journée est une attente insupportable", se désole Frédéric Joli.

Mais comment sont choisis les détenus relâchés ? "Ce sont des négociations confidentielles, mais le CICR pousse toujours l'idée de faire en sorte que les plus vulnérables soient les premiers à être libérés". Au-delà des décisions politiques, "le CICR se concentre sur la logistique", c'est-à-dire "des trajets qui consistent à prendre les personnes à un point de rendez-vous et à les emmener à un autre point de rendez-vous, en toute sécurité, sous notre protection". Dimanche, l'équipe de la Croix-Rouge comportait 8 personnels expérimentés du CICR et un médecin.

Les coulisses de la libération des otages

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"On est l'un des maillons qui s'inscrit dans une chaîne extrêmement compliquée", explique Frédéric Joli avant d'ajouter : "Un seul grain de sable peut faire capoter une journée".

La libération des otages se déroule de façon "millimétrée" : "On a un point de rendez-vous, à une heure donnée, et il faut qu'après un tel laps de temps on soit arrivés", raconte le porte-parole. "Notre préoccupation principale est la sécurité pendant le transport (...), la qualité des trajets, on va chercher des gens sur des routes qui nécessitent qu'elles aient été parfaitement sécurisées". Leur travail est "très pragmatique, mais très précis dans la façon dont ça doit s'enchaîner".

Comment se sentent les otages libérés ? "D'abord, c'est ce que décrivent les collègues qui sont sur place, c'est déjà un grand soulagement. Souvent des gens qui sont un peu hébétés, parce qu'ils sortent en ne comprenant pas trop ce qui est en train de se passer. Sur leur état physique, jusqu'à présent les conditions étaient satisfaisantes. Il n'y a pas eu de problèmes pendant le transport, il y a un médecin à bord. Toutes les personnes ont bien supporté les déplacements".

Une fois la partie logistique qui relève de la Croix-Rouge effectuée, "on voit, du côté israélien notamment, qu'ils sont parfaitement pris en charge, avec des moyens importants, médicaux et psychologiques, mais il est évident que le traumatisme (...) après une détention aussi longue aura probablement des conséquences et qu'il faudra un suivi".

Le CICR a "130 personnes qui travaillent dans la bande de Gaza, dans des conditions terribles pour la population". "Dans le cadre de l'accord politique de cette trêve, il importe aussi de pouvoir renforcer substantiellement la réponse humanitaire parce que le chaos est total pour des centaines de milliers de personnes aujourd'hui, avec l'hiver qui s'est installé".

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