Vladimir Poutine a été réélu ce dimanche 17 mars pour six années supplémentaires en tant que Président de la Fédération de Russie. Le chef du Kremlin va donc être au pouvoir au moins jusqu'en 2030, lui qui aurait rassemblé 88% des votes, son meilleur score depuis 24 ans au pouvoir.
"Les Russes sont obligés de faire semblant d'y croire", selon Nicolas Tenzer, spécialiste des questions géostratégiques. "Ils ne savent plus où est la réalité et le mensonge. Le régime de Poutine, c'est quelqu'un qui essaie d'abolir la distinction entre ce qui est vrai et ce qui est faux."
"Ils savent que Poutine est un dictateur qui est là pour toujours", poursuit l'enseignant à Sciences Po. "Et ils n'ont aucun espoir de changement, c'est ça le drame profond !" Le spécialiste rappelle que le pays a connu plus de 70 ans de communisme soviétique, parfois totalitaire, suivi de 24 ans de poutinisme, ce qui a marqué profondément la société russe.
Nicolas Tenzer décrit un régime de répression, surveillant étroitement les élections et les bulletins de vote. "Une grande partie des Russes non cultivés est aussi abreuvée par la télévision d'État, qui diffuse le mensonge habituel. Les autres sont minoritaires !"
"Vladimir Poutine n'est pas populaire, il n'a pas de culte de la personnalité comme il l'aurait aimé", indique également l'enseignant. "Il y a une sorte de désespoir catastrophique, aucun espoir de desserrer l'étau de la vie politique russe !" Plus que le spectacle d'une fausse démocratie, Nicolas Tenzer estime que la Russie est "un régime en perdition".
"C'est un régime qui commet une guerre criminelle à l'encontre de l'Ukraine et des crimes de guerre un peu partout. Mais c'est aussi un régime qui fait le malheur de son peuple !", poursuit-il. "La grande pauvreté croît, il n'y a quasiment pas de tissu de PME en Russie. [...] Car les classes moyennes qui y travaillent et en sont les propriétaires sont un danger pour Poutine ! Car ces gens, plutôt éduqués, ne supportent pas la mise sous tutelle de leur vie par ce régime."
Pour la première fois, Vladimir Poutine a cité son ex-opposant Alexeï Navalny, après l'annonce de sa victoire. "Il a toujours eu très peur de Navalny", rappelle Nicolas Tenzer. "Il l'a cité pour essayer, à la face du monde, de se disculper de son assassinat."
Le spécialiste s'est ensuite montré plutôt d'accord avec les récentes déclarations d'Emmanuel Macron, au sujet de l'envoi de troupes au sol en Ukraine. "C'est notre guerre !", souligne encore le spécialiste. "Vous avez des opérations massives de déstabilisation et de cyberattaques contre la France. On peut penser que Poutine veut détruire et briser l'Europe ! [...] Il vaut donc mieux prévenir la guerre que la faire."
Nicolas Tenzer explique qu'il est aussi possible de combattre Vladimir Poutine à notre échelle, notamment en faisant attention à la propagande et aux récits pro-russes. "N'ayons pas peur ! Je pense que ça c'est l'essentiel", conclut-il.
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