"La femme la plus détestée de Russie" : qui est Larissa Dolina, la chanteuse préférée de Vladimir Poutine ?

C'est la chanteuse préférée de Vladimir Poutine. Larissa Dolina est empêtrée dans une histoire d'escroquerie. Avec ses sourcils figés dans une expression botoxée de surprise permanente, la septuagénaire rêverait de faire quinze ans de moins.

À ce niveau de mascara et de robes pailletées, ce n'est plus du glamour mais du camouflage. Le maquillage est pensé pour encaisser les projecteurs de la télévision d'État, étant souvent le seul endroit où elle se produit. 

Sur les plateaux, elle chante entourée d'orchestres et de chœurs en uniforme, décorations sur la poitrine et visages fermés. Tout est à sa place, jusqu'au drapeau russe flottant sur l'écran géant derrière elle. Larissa Dolina a même partagé la scène avec Vladimir Poutine, où elle a interprété l'hymne national à ses côtés lors de l'annexion de la Crimée en 2015.

Le Kremlin l'a d'ailleurs célébrée et décorée publiquement. Malgré le début de la guerre en Ukraine, elle a continué à chanter et à même fait des apparitions dans des territoires ukrainiens occupés. 

Un passe-droit que certains Russes trouvent "injuste"

Depuis quelques mois pourtant son nom est devenu symbole de scandale. Selon les médias russes et britanniques, Larissa Dolina aurait vendu son appartement de luxe à une femme à plus d'un million et demi d'euros. Elle a ensuite été victime d'une escroquerie par d'autres individus, perdant tout l'argent de la vente. La justice de Vladimir Poutine a décidé de jeter dehors la nouvelle propriétaire, et a rendu l'appartement à la chanteuse. 

L'opinion publique s'en est rapidement emparée. Sur les réseaux sociaux russes, les commentaires parlent d'injustice ou encore de passe-droits. Des privilèges réservés à ceux qui chantent du bon côté. Même des figures pro-Kremlin ont pris leurs distances. Des artistes, des acteurs ou plus largement des personnes publiques se sont étonnés de cette décision. 

Cela prouve, une fois de plus, le rapport entre pouvoir et justice dans le pays. Ainsi, le média indépendant russe The Bell a surnommé Larissa Dolina, "la femme la plus détestée de Russie". Elle chante pour Moscou, alors Moscou la protège. Mais, une partie du pays regarde cette logique fonctionner et ne l'accepte plus. La musique ne suffit plus à tout masquer.