Visite de Charles III au Vatican : le monarque va prier avec le pape, une première depuis cinq siècles

Est-ce le début d’une nouvelle ère entre l’Église catholique et l’Église d’Angleterre ? Le roi Charles III entame, mercredi 22 octobre, une visite au Vatican de deux jours avec son épouse Camilla. Lui qui est le gouverneur suprême de l’Église - anglicane - d’Angleterre va prier dans la chapelle Sixtine avec le pape Léon XIV.

Cela "marquera un moment important dans les relations entre l'Église catholique et l'Église d'Angleterre", a souligné le palais de Buckingham. Cette prière se déroulera pendant un service œcuménique (qui concerne l’ensemble des Églises) sous les célèbres fresques de Michel-Ange, avec pour thème la protection de la nature, qui tient à cœur au souverain anglais.

Charles III et Camilla assisteront aussi à un autre service œcuménique à la basilique Saint-Paul-hors-les-murs à Rome. Le roi sera alors fait "confrère royal" et un siège spécial a été créé pour lui, qui restera dans la basilique et pourra être utilisé à l'avenir par ses successeurs sur le trône britannique.

Une première depuis cinq cents ans

La religion anglicane est née il y a près de cinq cents ans d'une scission avec l’Église catholique, provoquée par le roi d’Angleterre Henri VIII à la suite du refus du pape d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon. En 1961, la mère de Charles, Elizabeth II, avait été la première monarque britannique à se rendre au Vatican depuis le schisme.

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Pour le professeur d’histoire ecclésiastique à l’Oxford Brookes University William Gibson, il s’agit d’un "événement historique", comme il l’a confié à l’AFP. En effet, le souverain britannique est tenu par la loi d’être protestant.

"De 1536 à 1914, il n’y avait pas de relations diplomatiques officielles entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège", rappelle-t-il. En 1961, la mère de Charles, Elizabeth II, avait été la première monarque britannique à se rendre au Vatican depuis le schisme.

La famille royale dans la tourmente

Aussi "historique" soit cette visite, elle se déroule au lendemain de la publication des mémoires posthumes de Virginia Giuffre, principale accusatrice dans l’affaire du pédocriminel Jeffrey Epstein. Elle y accuse le prince Andrew, petit frère du roi Charles III, de relations sexuelles forcées à trois reprises, dont une alors qu’elle n’avait que 17 ans.

Andrew a déjà été mis à l’écart de la famille royale d’Angleterre en 2019, mais il a également annoncé, vendredi, renoncer à ses titres. Il n’utilisera donc plus le titre de duc de York.

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