Inondations en Espagne : deux ex-responsables de la région de Valence visés par une enquête

Lundi 10 mars, la justice espagnole a convoqué l'ex-responsable des services d'urgences de la région et son adjoint dans le cadre de son enquête pour homicides et blessures involontaires.

Un volontaire marche dans une rue boueuse alors qu'il quitte Paiporta, dans la région de Valence, dans l'est de l'Espagne, le 3 novembre 2024, à la suite d'inondations dévastatrices et meurtrières.

Crédit : JOSE JORDAN / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

La juge espagnole chargée d'enquêter sur la gestion des inondations meurtrières du 29 octobre 2024 dans le sud-est du pays a convoqué lundi 10 mars deux anciens hauts responsables de la région de Valence.

Cette juge du tribunal de Catarroja, dans la banlieue de Valence, a convoqué en vue d'une inculpation l'ex-responsable des services d'urgences de la région, Salomé Pradas, ainsi que son adjoint Emilio Argüeso, dans le cadre de son enquête pour homicides et blessures involontaires, a indiqué ce tribunal dans un communiqué.

La magistrate, qui n'a pas encore fixé de date pour ces auditions, a en revanche refusé de convoquer d'autres responsables de l'administration régionale, et notamment le président régional Carlos Mazón, pourtant fortement critiqué depuis la tragédie, comme l'a demandé une association de victimes.

Message "tardif"

Carlos Mazón, dont la démission est régulièrement réclamée par des manifestants, qui dénoncent sa gestion de la crise et son manque de transparence sur son emploi du temps le jour de la tragédie, pourra néanmoins être entendu en tant que témoin s'il le demande, a ajouté le tribunal.

Dans un communiqué, Salomé Pradas a affiché sa volonté de coopérer avec la justice afin que "toute la lumière soit faite sur les circonstances ayant entouré la gestion de la catastrophe" et a assuré avoir assuré ses "fonctions (...) de la première minute à la dernière".

La juge chargée de l'enquête sur les manquements des autorités durant les inondations a estimé que le message envoyé le 29 octobre à 20h11 sur les téléphones portables des habitants pour les avertir du danger lié aux pluies torrentielles l'a été de façon "tardive".

Ce message a été envoyé plus de douze heures après l'alerte rouge émise par l'Agence météorologique espagnole (Aemet). Lorsque le message a été diffusé, la majorité des victimes étaient déjà mortes, noyées dans leurs maisons ou emportées par les eaux, selon le dossier judiciaire rapporté par la presse espagnole.

225 morts

Le Centre de coordination des opérations de secours (Cecopi) a par ailleurs été mis en place "avec un grand retard", à 17h00, alors qu'il aurait dû l'être "dans la matinée" afin "d'avertir la population" des risques induits par les intempéries, ajoute cette ordonnance judiciaire, citée dans le communiqué du tribunal.

Le problème, ce jour-là, n'a pas tenu à "l'absence d'informations" mais au fait que les informations disponibles aient été "ignorées" ou que "les décisions pertinentes n'aient pas été prises par ceux qui avaient un pouvoir décisionnel", a complété la magistrate.

Dans son ordonnance, la juge a également porté à 225 le nombre de personnes décédées à cause des inondations dans la région de Valence, après avoir ajouté aux 224 décès jusqu'à présent répertoriés celui d'une femme atteinte de leucémie, morte dans un hôpital en raison d'un manque d'assistance.

La rédaction vous recommande