Se balader dans Valence, comme l'a fait le quotidien El Pais, c'est se rendre compte que le retour à la normale est impossible. Plus de 100 jours après les inondations meurtrières ayant causé 227 morts, la ville affiche une image glaçante. La traverser, c'est voir toujours ces palmiers pliés comme des cure-dents face à la mer, ces gravats qui débordent encore aux coins de la rue, ces traces de boue qui ont laissé des traits horizontaux à presque 3 mètres de hauteur sur les murs, comme un morbide rappel de ces jours d'octobre dernier.
On peut aussi voir ces champs, ces terrains vagues, remplis d'épaves, 90.000 voitures bonnes pour la casse, stockées un peu n'importe où parce qu'on ne sait pas quoi en faire. On remarque aussi ces habitants qui poussent encore leurs balais et leurs pelles comme Sisyphe poussait son rocher.
Raul Aliaga a déjà dépensé 200.000 euros pour rouvrir le restaurant familial. Dans sa "taverna", on mange, parait-il, des langoustes et une "paella valenciana" à tomber. Lui a réussi à relever la tête avec ses quatre salariés, mais les autres sont encore à terre. Ce sont 8.000 commerces qui ont été ravagés par les inondations, au moment où l'on parle, 40% sont toujours fermés.
Il y a également ceux qu'on ne voit pas, où ceux que l'on voit moins : les personnes âgées. Elles sont des dizaines à ne pas avoir mis le nez dehors depuis plus de trois mois. Pourquoi ? Parce que plus de 4.500 ascenseurs sont toujours en panne à Valence, complètement fichus pour la plupart et que les réparations n'arrivent pas à suivre.
Tous ces stigmates sont encore visibles. Il y a aussi une colère qui couve toujours contre les autorités. On ne peut pas dire que rien n'est fait, les moyens sont là. Un plan massif à 16 milliards d'euros a été décidé par le gouvernement qui a déjà débloqué plus de deux milliards et l'élan de solidarité aussi a été énorme. Mais les sinistrés veulent plus que le nettoyage et les assurances, ils réclament la vérité. Comment les systèmes d'alerte ont-ils fonctionné ? Pourquoi ont-ils aussi mal fonctionné ?
Plusieurs hauts fonctionnaires viennent d'être visés par une plainte. Les familles des victimes préparent aussi une action en groupe et cinq procureurs vont être désignés.
Le premier week-end de février, 25.000 personnes ont manifesté au cri de "Mazon dimissio" (Mazon démission) en valencian. Carlos Mazon, le président de région, est critiqué pour sa gestion des heures qui ont précédé et qui ont suivi les inondations.
Carlos Mazon ne veut toujours pas donner les détails de son emploi du temps l'après-midi dans lequel la catastrophe a débuté. Ce qu'il faisait ce jour-là entre 14h30 et 19h30, alors qu'il y avait, selon El Pais, déjà des villages inondés et que les services d'urgence étaient débordés. La barre des 100 jours vient donc d'être dépassée depuis Carlos Mazon, n'a toujours pas trouvé le temps de rencontrer les associations de familles de victimes.
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