Guerre en Ukraine : pourquoi la centrale nucléaire de Zaporijia inquiète-t-elle ?

À Zaporijia, les deux camps se menacent. La situation inquiète : Kiev accuse le Kremlin de vouloir faire exploser la centrale et d'avoir miné les réacteurs 3 et 4, tandis que le régime russe accuse l'Ukraine de prévoir une attaque contre le site, occupé depuis février 2022 par les troupes de Vladimir Poutine. Moscou se rendrait coupable de "provocations dangereuses" d'après des déclarations du régime de Volodymyr Zelensky citées par Reuters. Selon les informations officielles, la situation est stable, le taux de radioactivité étant à un niveau normal, tout comme le niveau d'eau des bassines de refroidissement des réacteurs. 

Des rumeurs circulent côté ukrainien : les Russes seraient prêts à faire exploser les réacteurs pour imputer la responsabilité à Kiev. Les Russes accusent les Ukrainiens de vouloir détruire la centrale, ce qui "pourrait être catastrophique par ses conséquences", toujours selon des propos cités par Reuters. Le porte-parole du gouvernement russe estime que le risque d'un acte subversif par le régime de Kiev à Zaporijia était très élevé. D'autres rumeurs rapportent que des villes proches auraient été évacuées, ainsi que la centrale elle-même.

Pourtant, le chef de l'administration militaire régional de Mykolaïv (Ukraine) dément et assure que les troupes russes sont toujours à l'intérieur de l'édifice. Dans ce contexte de crispations, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se penche sur la centrale de Zaporijia et demande d'accéder à cette dernière afin de "confirmer l'absence de mines ou d'explosifs sur le site". Un jeu de chantage nucléaire est en cours, et le sommet de l'Otan en Lituanie la semaine prochaine ne risque pas d'apaiser les tensions entre les deux parties.