"Paris ne contribue en aucun cas à la paix" : Moscou accuse la France d'"alimenter" la guerre après la vente future de Rafale à l'Ukraine

Le lundi 17 novembre 2025, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se sont rencontrés à Paris pour échanger sur les besoins militaires de l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe. Kiev a signé une lettre d'intention pour l'achat futur de 100 Rafale. On ne sait pas encore qui va payer ces avions, mais l'événement a de quoi provoquer une colère noire du côté de Moscou.

La Russie a accusé mardi la France d'"alimenter" la guerre en Ukraine en signant un accord sur le futur achat par Kiev de 100 avions de combat français Rafale. "Paris ne contribue en aucun cas à la paix, mais alimente au contraire les sentiments militaristes et pro-guerre", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en réponse à une question de l'AFP, lors de son briefing quotidien.

"Peu importe quels avions sont vendus au régime de Kiev, cela ne changera rien à la situation sur le front et cela ne modifiera pas la dynamique du conflit", a-t-il ajouté.
Cela fait bientôt quatre ans que la guerre en Ukraine a commencé et la Russie est en échec. Vladimir Poutine ne s'attendait pas à ce bilan et l'achat de 100 Rafale par Kiev est un nouveau camouflet pour lui. Le chef du Kremlin a trois objectifs, comparable au système de Matriochkas, les poupées russes qui s'emboîtent, a décrit l'ancien ambassadeur de France en Russie, Pierre Lévy. 

La plus petite des poupées veut l'Ukraine, sa soumission et sa conquête. La poupée de taille moyenne souhaite la lutte contre l'Otan et l'Occident, et la plus grande représente le combat russe pour un monde composé de sphères d'influence, dont font partie la Chine, les États-Unis et la Russie. Les autres disparaissent. 

La France et l'Europe ne laissent pas tomber l'Ukraine

L'annonce du 17 novembre, concernant les 100 Rafale promis à l'Ukraine d'ici à dix ans, est un message puissant et politique envoyé à Moscou : "Non, la France et l'Europe ne laisseront pas tomber Kiev". De son côté, le président russe espère encore que l'Ukraine va s'effondrer, il attend une division en Europe, menant à un refus de financer cette guerre. 

À lire aussi

Guerre en Ukraine

Philippe Caverivière : "Zelensky a commandé 100 Rafale. Ils vont les payer ? On est solidaires, mais on n'a pas les moyens"

L'Europe est persuadée que l'Ukraine tient la ligne pour eux. Si la guerre s'arrête, Poutine va continuer la confrontation avec l'Occident. Tant qu'il y a la guerre, son régime tient. 

Un ukrainien se bat contre huit russes en moyenne

D'ici à dix ans, Vladimir Poutine peut effectivement gagner la guerre. Sachant qu'un ukrainien se bat contre huit russes en moyenne. Moscou n'arrive toutefois pas à transformer ses gains tactiques en victoires stratégiques. De son côté, Vladimir Poutine veut éviter une seconde vague de mobilisation dans son pays, une vague qui affaiblirait sa popularité. 

Ce vendredi 21 novembre, les sanctions économiques américaines contre les compagnies pétrolières russes vont d'ailleurs entrer en vigueur. En plus des Rafale, des drones par milliers vont aussi arriver sur le terrain de la guerre pour l'Ukraine.