Près de 690.000 civils ont quitté la pays depuis le début de la guerre le 24 février dernier. Et une question se pose : y a-t-il du racisme dans le traitement des réfugiés ? C'est en tout cas ce que dénonce l'Union africaine dans un communiqué. Selon elle, certains se sont vus interdire la traversée des frontières du fait de leur origine ou ont vécu un voyage encore plus périlleux, comme ces Camerounaises que RTL a rencontrées à la frontière polonaise.
Alors qu'elle fuyait la guerre coûte que coûte, les pieds gelés, Assia ne s'est pas rendue compte qu'elle n'avait plus de baskets. Une grand-mère ukrainienne a fini par lui donner des claquettes blanches enfilées par dessus de grosses chaussettes rouges. Les deux jeunes camerounaises, rient d'épuisement.
Jusqu'ici, l'Ukraine était leur eldorado, le moyen de réussir, de quoi faire rougir de fierté leurs parents. L'une en médecine, l'autre en master d'économie, puis elles ont quitté Kropyvnytskyï au centre de l'Ukraine sous les bombardements. Le récit de leur traversée ressemble à ceux de tous les Ukrainiens qui ont fui : le froid, la faim, l'attente, mais elles, ont eu le sentiment désagréable qu'il y avait un tri entre les réfugiés, des vexations répétées.
Nous, les Noirs, c'est comme si nos teints allaient les salir
Linda, une étudiante camerounaise fuyant les bombardements, au micro de RTL
"Les Ukrainiens nous ont refusé l'accès aux trains (...) on a été obligé de se débattre et de jeter les bagages. À Lviv, ils nous ont dit : 'Non, ce n'est pas votre train'. Mais quand c'était les Ukrainiens, ils sont rentrés (dans le train, ndlr). Pour arriver à la frontière ukrainienne, ils nous ont dit qu'il n'y avait pas de bus, mais on voit les bus venir. Donc là, je me suis dit que c'était sûrement dû à la couleur", explique Assia.
"Moi, je me suis sentie comme une paria parce que je suis noire. Du coup, je me suis mise à pleurer. Dans le train il y avait tous les gens au teint blanc, mais nous, les Noirs, c'est comme si nos teints allaient les salir", confie Linda.
Des Nigérians, des Congolais, mais aussi des Indiens, des Pakistanais rencontrés ici, devant la gare ou à plusieurs postes frontières, nous ont raconté cette même impression, notamment côté ukrainien, d'être laissés pour compte.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte