Des milliers de personnes se sont ruées, mardi 27 mai, sur un nouveau centre de distribution d'aide dans le sud de la bande de Gaza, provoquant des scènes de chaos. Depuis la mi-mai, Israël a intensifié son offensive dans le territoire palestinien, affamé et dévasté par 19 mois de guerre.
L'État hébreu a mis en place un nouveau système de distribution d'aide, contesté par la communauté humanitaire. Selon la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), créée de toutes pièces, soutenue par Israël et les États-Unis, et organisatrice de la distribution à Rafah, "les opérations normales ont repris" après l'incident.
Sous la pression internationale, Israël a partiellement levé, mercredi 21 mai, le blocus total des livraisons humanitaires qu'il avait imposé le 2 mars au territoire palestinien, et qui aggravait les pénuries de nourriture et médicaments. Ayman Abou Zaïd,un déplacé qui attendait au point de distribution d'aide à Rafah, a décrit un "grand nombre de personnes" qui ont "commencé à pousser et à entrer de façon totalement aléatoire".
"C'était dû au manque d'aide et au retard dans la distribution, alors ils ont essayé de rentrer pour prendre tout ce qu'ils pouvaient", a-t-il ajouté. Ce même témoin a indiqué que les forces israéliennes avaient tiré. "Les gens ont commencé à se disperser, mais certains ont continué à essayer de prendre l'aide malgré le danger", a-t-il raconté.
Le Premier ministre israélien a reconnu "une perte de contrôle momentanée" sur le site, après que l'armée israélienne a déclaré que ses troupes avaient "effectué des tirs d'avertissement dans la zone située à l'extérieur de l'enceinte".
Les images de la scène qui ont circulé sont "déchirantes", a réagi le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, alors que les Nations unies ont exclu de collaborer avec la GHF. Selon cette organisation, l'affluence a été telle que son équipe "s'est repliée pour permettre à un petit nombre de Gazaouis de recevoir de l'aide en toute sécurité".
La Fondation a également accusé des "barrages imposés par le Hamas" d'avoir entraîné des retards dans la distribution de l'aide à Rafah. Le bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a estimé que les "milliers d'affamés" prouvaient que les efforts d'Israël pour distribuer de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza en contournant les Nations unies avaient "lamentablement échoué".
La GHF a indiqué avoir distribué environ "8.000 colis de nourriture" représentant "un total de 462.000 repas", pour une population de 2,4 millions de personnes. Elle est accusée au sein de la communauté humanitaire internationale d'aider Israël à atteindre ses objectifs militaires à Gaza, en violation des principes humanitaires, de contourner l'ONU et d'exclure les Palestiniens.
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