États-Unis : l'attaque du Congrès a-t-elle laissé des traces chez les pro-Trump ?
REPORTAGE - Les émeutes du Capitole ont marqué et choqué les États-Unis, même dans le camp des électeurs de Donald Trump.

Bienvenue dans le Maryland, à à peine 45 min de route à l’est de Washington. Pourtant, cette Amérique rurale et littorale vit à des années-lumière de la capitale.
Dans ces quartiers résidentiels de la classe moyenne, les énormes pick-up sont garés devant des maisons modestes. En façade, se dressent le drapeau américain, et la bannière Donald Trump. Le week-end, les gens se retrouvent au bar-restaurant le Happy Harbor, le port heureux : une petite baraque en bois sur un ponton le long du port de plaisance, les enceintes crachotant une chanson de Rod Stewart.
À l’intérieur, le masque est recommandé mais seule la serveuse le porte. Et la distance sociale ne résiste pas à la convivialité du comptoir. Sur la terrasse, Ann et Bob, prennent un verre. Lui est un vétéran du Vietnam. Quand il parle de l’invasion du Capitole, il a les larmes aux yeux. Mais il défend Donald Trump. "Nous aimons le président des États-Unis, il a dit : 'Levez-vous pour défendre vos droits', il n'a jamais dit : 'Sortez pour provoquer une émeute'".
Quand on parle de Joe Biden : "Il était vice-président sous Barack Obama, il a fait quoi ? Il faut qu'il prouve désormais". Pour Ann, le président Trump n’a que des qualités, il parle comme elle, pense comme elle. Mais elle reconnait que Donald, comme elle l’appelle, aurait dû soigner sa sortie. "Il aurait dû faire plus attention à ses propos, Donald est peut être trop direct. Il aurait dû quitter sa fonction avec plus d'élégance".
Une passation de pouvoir jugée pathétique
Donc même parmi les soutiens les plus fervents, il y a quelques remarques voire des critiques. Même s’ils aiment Donald Trump qu’ils l’adorent même pour certains, ils aiment par-dessus tout, les États-Unis d’Amérique. Et les images du Capitole et cet interminable feuilleton depuis l’élection en novembre commencent à lasser. Jackie, se montre beaucoup moins clémente. "À son âge, je veux bien lui pardonner ce qu'il a fait mais on n'oubliera jamais. C'est un manque de respect pour le peuple Américain, c'est trop".
Le long de ce petit port de plaisance, Allan se promène avec sa femme Theresa. Il n’accable pas Donald Trump mais veut désormais tourner la page et vite. Il ne faut pas selon lui, que Trump et la procédure de destitution empêchent les réformes urgentes. "Il faut avancer, beaucoup d'entreprises sont menacées à cause de l'épidémie, on ne sait pas si le vaccin va nous permettre de sortir de tout ça". Il souhaite passer à autre sortir de cette passation de pouvoir un peu pathétique et commencer la vie dans l’Amérique d’après Donald
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