La police fédérale a perquisitionné le mercredi 28 avril l'appartement new-yorkais de Rudy Giuliani, ex-avocat personnel de Donald Trump, dans le cadre d'une enquête sur ses activités en Ukraine, une opération immédiatement dénoncée comme politiquement motivée par ses proches. Le FBI et les procureurs n'ont fait aucun commentaire sur cette descente de police rarissime chez un avocat, qui plus est ex-maire de New York et ancien procureur fédéral.
Selon le New York Times, citant des sources anonymes, les procureurs fédéraux de Manhattan, après avoir obtenu un mandat de perquisition pour son appartement du quartier de l'Upper East Side, ont saisi "des appareils électroniques", notamment des téléphones, en nombre non précisé.
S'exprimant devant l'entrée de l'immeuble de son père, Andrew Giuliani a jugé la perquisition "extrêmement troublante", "dégoutante", "absolument absurde", et accusé le ministère de la Justice d'avoir agi pour des raisons politiques. "C'est la poursuite de la polarisation du ministère de la Justice, qui doit cesser. Si cela peut arriver à l'ex-avocat du président, cela peut arriver à n'importe quel Américain, trop c'est trop."
Rudy Giuliani n'a pas donné de détail sur ce qui avait été saisi, mais a affirmé que les agents fédéraux avaient ignoré "la seule pièce incriminante" qui se trouvait dans l'appartement: une allusion apparente au disque dur d'un ordinateur appartenant au fils de Joe Biden, Hunter Biden, qui avait fait surface en octobre 2020 et que les pro-Trump avaient présenté comme la preuve que celui qui était alors candidat à la présidentielle était intervenu en faveur de son fils.
Même s'ils ne parlent jamais de ce dossier officiellement, les procureurs fédéraux enquêtent depuis des mois sur les activités de lobbying de Rudy Giuliani en Ukraine. Et plus particulièrement sur la possibilité que l'ex-avocat personnel de Donald Trump soit intervenu auprès du gouvernement Trump en 2019, au nom de responsables et hommes d'affaires ukrainiens, selon plusieurs médias.
Rudy Giuliani, 76 ans, n'a pas été inculpé jusqu'ici. Mais cette perquisition semble indiquer que l'enquête s'accélère sur celui qui a été, pendant des mois, l'un des plus vigoureux défenseurs de la thèse soutenue par Donald Trump et déboutée par les tribunaux, selon laquelle l'élection présidentielle de 2020 a été truquée au profit de Joe Biden.
Les procureurs avaient déjà essayé, sous Trump, d'obtenir un mandat de perquisition afin d'avoir accès aux téléphones de Rudy Giuliani, mais de hauts-responsables du ministère de la Justice s'y étaient alors opposés, selon plusieurs médias. La nouvelle équipe menée par le ministre Merrick Garland a visiblement levé ce blocage.
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