Taïwan élit samedi son président, un scrutin suivi de près par la Chine, par Washington et par les marchés, dans une île qui est à la fois un pilier de la démocratie en Asie et un acteur-clé de l'économie mondiale.
Le territoire de 23 millions d'habitants, situé à seulement 180 kilomètres des côtes chinoises et revendiqué par le pays communiste, est considéré comme un modèle de démocratie en Asie.
Trois candidats se disputent la présidence. Le favori des sondages est Lai Ching-te, dont le parti clame que Taïwan est déjà un État indépendant de facto, à l'inverse du KMT, principal parti d'opposition, qui prône un rapprochement avec la Chine.
Mardi, le candidat a dénoncé à nouveau les tentatives d'ingérence de Pékin "par tous les moyens", dont "l'intimidation politique et militaire".
La Chine considère Taïwan comme une de ses provinces qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste du pays depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Le sujet est un point de tension majeur avec les Etats-Unis.
Si Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei depuis 1979, le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à Taïwan, dans le but affiché de dissuader la Chine de toute volonté expansionniste.
Washington enverra une "délégation informelle" après le scrutin, a annoncé une haute responsable américaine. "Il serait provocateur de la part de Pékin de répondre (au résultat de l'élection) avec plus de pression militaire ou des actions coercitives", a-t-elle mis en garde.
Depuis 2016, la Chine a coupé toute communication de haut niveau avec Taïwan pour protester contre l'élection de la présidente actuelle, Tsai Ing-wen, également du DPP.
La présence militaire chinoise dans le détroit s'est intensifiée : cette semaine quatre ballons chinois ont franchi la ligne médiane séparant l'île autonome de la Chine, selon le ministère taïwanais de la Défense, tandis que 10 avions et quatre navires de guerre ont été détectés.
Une invasion chinoise de Taïwan aurait des "conséquences désastreuses" sur le plan mondial, prévenait en août, dans un entretien à nos confrères de l'AFP, le ministre taïwanais des Affaires étrangères Joseph Wu. Il a invoqué l'importance de l'île en matière de voies de navigation et son industrie de semiconducteurs, indispensable à la fabrication notamment des voitures, des téléphones portables, en passant par les missiles.
Les conséquences d'un conflit seraient également catastrophiques pour le commerce : plus de 50% des conteneurs transportés dans le monde transitent par le détroit de Taïwan.
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