Il faut se souvenir que le gouvernement a raté le mouvement des gilets jaunes. Il ne l'a pas vu venir. Donc au gouvernement, forcément, ils sont à l'affût de tous les signaux faibles. Et donc, quand le prix du blé a augmenté au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, ça les a inquiétés. Mais on n'avait pas encore les répercussions. Là, on y est.
Quand les boulangers se mettent à publier leurs factures, à dire qu'ils vont licencier ou qu'ils vont fermer boutique, ce n'est pas bon. Le boulanger, c'est un symbole artisanal. C'est la France qui se lève tôt. Chez le boulanger, c'est l'endroit ou l'on se croise ou l'on discute. On ne peut pas laisser flamber la baguette parce que la baguette, c'est un symptôme.
Il y a d'autres professions qui souffrent. Ça veut dire que le gouvernement va les aider toutes. C'est vrai que si on se demande si on n'est pas reparti ou pour un cycle d'édredon dont j'entendais l'un des invites de RTL mercredi, l'économiste Olivier Babeau, qui parlait de "l'État édredon". "L'État édredon", c'est l'État qui met des protections partout, des aides pour ceux qui sont le plus exposés à la crise.
Alors on nous dit juré, craché, il n'y a plus de 'quoi qu'il en coûte'. Mais l'État ne fait que signer des chèques ces derniers temps. En fait, la proximité de la réforme des retraites qui conduit le gouvernement à vouloir éteindre toutes les étincelles, c'est "l'état extincteur". Alors, après les boulangers, Bercy va recevoir les restaurateurs.
Bercy prévient déjà qu'il n'y aura pas d'aide, comme pour les boulangers. On verra. Mais la liste est longue. Des catégories qui ont déjà été soutenues : les infirmiers, les enseignants, les élèves boursiers, les conducteurs, etc... Mercredi, Emmanuel Macron a dit à ses ministres 'Mettez-vous du côté des gens'. C'est dire si cette réforme fait craindre plus que des crispations.
Le gouvernement donne-t-il l'impression de lâcher un peu sur les retraites ? En tout cas, s'il lâche, il lâche là ou il a prévu de lâcher, même s'il est vrai que plus on approche de la réforme, plus le gouvernement essaie d'acheter la réforme, d'acheter la paix. C'est comme ça qu'Elisabeth Borne est revenue sur une mesure qui durcissait les conditions d'indemnisation de l'assurance chômage.
Mais c'est comme sur l'âge de départ à la retraite, ça fait des mois maintenant qu'on entend cette ritournelle 64 ou 65 ans. Bon, mercredi, le porte-parole Olivier Véran a dit que les 65 ans n'étaient plus un "tabou". La veille, c'est la Première ministre Elisabeth Borne qui disait que "les 65 ans n'étaient pas un totem". Même Laurent Berger avançait hier Ici, dans ce studio, "j'ai le sentiment que ce sera 64 ans, mais je peux me tromper". Écoutez, on comprend que ça a lâché sur les 65 ans, en réalité, mais je peux me tromper moi-aussi...
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