ÉDITO - Elections en Italie : Giorgia Meloni est-elle la nouvelle Marine Le Pen ?

Elle est en passe de devenir la première femme à diriger l'Italie. Giogia Meloni, la cheffe de file de l'extrême droite est en tête dans tous les sondages des élections législatives qui se déroulent le 25 septembre. Giorgia Meloni pourrait être un croisement de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour. Elle est quand même plus Zemmour que Le Pen.

À bien y réfléchir, c’est plutôt Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, si on doit trouver une correspondance en France. Giorgia Meloni est une femme de 45 ans très conservatrice, très nataliste, militante anti-avortement. Son mentor européen est Victor Orban, le dirigeant hongrois qui vient de durcir la loi anti-IVG et oblige les femmes qui veulent avorter à écouter le cœur des fœtus.
 
Giorgia Meloni défend la famille blanche, catholique et les racines judéo-chrétiennes de l’Europe. Comme Marine Le Pen, elle a tenté de se dédiaboliser. Elle aussi a travaillé à sa banalisation, à sa normalisation.

Giorgia Meloni a prospéré sur le déclin de l’Italie

Le 19 septembre, elle a suspendu l’un de ses candidats qui avait présenté Hitler comme "un grand homme d’État" dans une vidéo qui a refait surface. Elle fait le ménage comme Marine Le Pen avait dû le faire. Il faut rappeler que le parti de Giorgia Meloni, "Fratelli d’Italia", c’est un parti qui découle du parti fasciste italien le MSI, qui a été créé par les partisans de Mussolini après la guerre. 

Elle a gardé l’emblème du MSI, c’est-à-dire la flamme tricolore vert blanc rouge. Cette flamme qui avait inspiré Jean-Marie Le Pen pour le Front national et que Marine le Pen a rendu un peu plus abstraite. 
  
Mais, Giorgia Meloni comme Marine Le Pen ou comme Eric Zemmour, a prospéré sur le déclin de l’Italie, avec un discours souverainiste, eurosceptique  et anti-immigration. Mais il existe des différences notables.

Une coalition d’extrême-droite et de droite

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Elle soutient l’Ukraine pas la Russie. Poutine n’est pas sa tasse de thé. Elle est plutôt tournée vers les États-Unis, elle est atlantiste. Puis les milieux d’affaires ne lui sont pas totalement hostiles. Elle a beau dénoncer les fils à papa, elle n’est pas anti-élites. 

Elle est assez habile : elle a demandé à Mario Draghi qui assure la transition en tant que président du Conseil, des conseils pour sa nouvelle équipe de ministres. Il faut se rappeler qu’il y a dix ans, elle avait voté la confiance à Mario Monti ancien commissaire européen chargé à l‘époque de mettre en place le plan de rigueur. Elle a par ailleurs voté une difficile réforme des retraites. 

Autre différence de taille : c’est que là où Le Pen et Zemmour se regardent en chien de faïence, Giorgia Meloni a réussi à constituer une coalition d’extrême-droite et de droite avec la Ligue de Matteo Salvini, pas ravi de se faire voler la vedette et ce qui reste de Forza Italia de Silvio Berlusconi. Combien de temps tiendra cette coalition ? Les Italiens ont connu trois coalitions en quatre ans.

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