Drones russes : pourquoi Moscou viole régulièrement l'espace aérien européen

À quoi joue les Russes ? Depuis plusieurs semaines, l'espace aérien européen est régulièrement violé par des drones et des avions. En Pologne, plusieurs drones ont été abattus dans la nuit du 9 au 10 septembre 2025. Trois jours plus tard, la Roumanie dénonçait également la violation de son espace aérien par un "appareil sans pilote".

Le vendredi 19 septembre, les autorités estoniennes ont rapporté une incursion d'un Mig-31 dans leur espace aérien. Puis, le lundi 22 septembre, ce sont les aéroports de Copenhague et d'Oslo qui ont été survolés par des drones d'observation.

Les pays soupçonnent tous la Russie d'être à l'origine de ces incidents. La Pologne a même demandé à l'OTAN d'activer l'article 4 du traité Atlantique. Ce mercredi, le Kremlin a qualifié d'"hystérie" les accusations des pays membres de l'OTAN. Le porte-parole du Kremlin, a indiqué qu'il s'agissait d'accusations "infondées". 

Tester la réaction des européens et des américains

Pour Moscou, ces intrusions dans l'espace aérien européen permettent de tester le flanc est de l'Union européenne. Apparemment, notre défense n'est pas une réussite. Sur les 19 drones qui sont entrés dans le ciel polonais, seuls quatre ont été détruits. En Estonie, la Russie a déjà violé l'espace aérien quatre fois cette année. Quand un avion russe était entré en Turquie il y a dix ans, Erdogan l'avait fait abattre immédiatement. L'Europe, elle, tergiverse. 

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La Russie observe également la réaction de Donald Trump. Que va choisir le président américain ? Laisser filer ou réagir ? Depuis le début de l'été, on entend parler de sanctions américaines contre Moscou. Mardi 23 septembre, à l'ONU, Donald Trump a déclaré que Vladimir Poutine ne jouait pas le jeu, mais il n'a rien annoncé en retour. Le président américain a suggéré tout de même à l'OTAN d'abattre les avions russes en cas de violation de son espace aérien.

Ces petites incursions, ces humiliations européennes, remontent également le moral des militaires russes, eux qui sont à la peine en Ukraine. Ces petits succès montrent au peuple russe la force de Poutine et de son état-major.

Que faire face à l'escalade de ces tensions ?

Les ministres de la Défense de l'Est de l'Europe se retrouveront, vendredi 26 septembre, pour réfléchir à un mur anti-drone le long de la frontière de l'OTAN avec la Russie et la Biélorussie.

Ce projet ambitieux inclurait l'utilisation de brouilleurs, de drones intercepteurs et de capteurs pour renforcer la défense anti-aérienne. Les Européens prennent même conseil auprès des Ukrainiens sur cette question. La guerre ne se limite plus à l'Ukraine puisque Poutine rêve toujours à l'URSS d'hier. Ne pas l'arrêter aujourd'hui, c'est autoriser la guerre demain chez nous.