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Un des trois Rafale français envoyés en Pologne.
Crédit : Nicolas Burnens / RTL
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Le 11 septembre dernier, Paris annonçait l'envoi de trois avions de chasse français en Pologne pour contribuer à la protection de l'espace aérien de la Pologne et de l'est de l'Europe. RTL a pu se rendre sur une base aérienne près de Varsovie où les pilotes français sont en mission. Au pied des hangars, les mécaniciens s'activent autour de deux avions Rafale.
Dans sa combinaison de combat, le capitaine Lucas s'installe dans son cockpit. Avec son navigateur, le pilote reçoit les dernières instructions. L'objectif est de suivre des drones qui pourraient entrer dans l'espace aérien polonais. "On a une mission de défense aérienne. Nous, on va sur zone. On commence notre recherche avec nos différents capteurs, que ce soit le radar ou la caméra qu'on a à l'avant de l'avion, qui nous permet d'identifier, de voir visuellement les cibles de plus loin. Et ensuite, si besoin, et si les règles d'engagement nous le permettent, l'engager et le détruire", résume le capitaine Lucas.
Cette mission se fait en coordination avec des opérateurs au sol et en lien avec le commandement de l'OTAN, mais ces vols ne sont pas sans risque. "Vu que ce sont des cibles en basse altitude, on peut se retrouver dans des situations où nous aussi on est en basse altitude, qui nécessitent plus de ressources par rapport à la sécurité des vols et la proximité du sol. Donc nous aussi on est obligés de réduire notre vitesse, alors qu'un avion de chasse est plutôt fait pour évoluer dans des vitesses importantes. Donc c'est une mission spécifique, mais c'est une mission à laquelle on s'entraîne très régulièrement. Ce n'est pas quelque chose de difficile, mais c'est quelque chose de différent que le combat aérien classique avec nos avions", explique le capitaine.
Un Rafale français déployé sur la base de Minsk Mazowiecki, en Pologne.
00:00:54
Après quelques minutes, les avions de combat s'élancent sur le tarmac, ils accélèrent et disparaissent dans les nuages. La mission durera une heure et demie environ avant le retour à la base. Ces avions de chasse sont ultra réactifs, très maniables, peuvent rejoindre rapidement leurs cibles. Ils sont équipés d'armes sophistiquées, efficaces contre les drones.
Avant chaque vol, le sergent-chef Quentin vérifie l'armement du Rafale. "Ils vont avoir des missiles air-air de type MICA qui vont fonctionner par guidage radar ou infrarouge et un canon de 30 mm équipé avec une centaine d'obus à l'intérieur. C'est notre métier de s'assurer qu'au niveau armement, tout soit prêt pour pouvoir abattre la cible si besoin", confie le sergent-chef.
Un avion Rafale déployé en Pologne.
00:00:47
Chaque missile français coûte environ 600.000 euros, contre 10.000 euros pour un drone russe. Mais les moyens engagés sont adéquats, assure le commandant Victor, responsable du détachement français en Pologne. "Nos armements coûtent un certain prix, mais il faut savoir que les technologies du Rafale évoluent aussi. Il faut comprendre qu'il n'y a pas que les drones qui nous menacent", justifie le commandant.
"Ça peut être un avion de chasse et même à des missiles balistiques ou d'autres missiles guidés. Donc cette mission, nous, on sait la faire en tant que pilote de chasse avec les moyens des Rafale. C'est protéger les populations et faire notre travail correctement", poursuit-il.
Face à la menace russe, la Pologne ne dispose que de 76 avions de chasse pour sécuriser son espace aérien, la moitié des appareils de conception soviétique doivent être remplacés. "Pendant toutes ces années, nous avons mené nous-mêmes nos missions de police aérienne, mais aujourd'hui, nous devons organiser une nouvelle aide afin de donner le temps à nos ingénieurs, nos pilotes et mécaniciens de se préparer pleinement au combat et il est difficile de dire jusqu'où cette escalade ira", selon Marcin Boruta, l'un des porte-parole de l'Armée de l'air.
La France, elle, restera engagée dans le ciel polonais jusqu'à ce que la menace soit levée par l'OTAN.
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