Pologne : l’espace aérien sous surveillance renforcée face à la menace de drones russes

L’armée polonaise a déclenché une opération préventive dans son espace aérien samedi, alors que des drones russes frappaient l’Ukraine non loin de sa frontière. Washington dénonce une action "dangereuse et inacceptable".

Des militaires polonais le long de la frontière entre la Pologne et la Biélorussie.

Crédit : JANEK SKARZYNSKI / AFP

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"L’état d’urgence a été levé", a indiqué samedi 13 septembre, sur X, le Premier ministre polonais Donald Tusk, après une journée marquée par une mobilisation exceptionnelle des forces aériennes polonaises et alliées. Celles-ci ont mené des opérations préventives dans l’espace aérien du pays, en réponse à une nouvelle vague de frappes de drones russes en Ukraine, survenue à proximité immédiate de la frontière polonaise.

Le Commandement opérationnel des Forces armées polonaises avait annoncé sur X une mise en alerte maximale : "En raison de la menace de frappes de véhicules aériens sans pilote (drones) dans les régions d'Ukraine limitrophes de la République de Pologne (...), des avions polonais et alliés opèrent dans notre espace aérien, et les systèmes terrestres de défense aérienne et de reconnaissance radar ont atteint leur plus haut niveau d'alerte."Le vice-ministre de la Défense, Cezary Tomczyk, a précisé que des hélicoptères étaient également engagés dans ces opérations, soulignant l’ampleur du dispositif de sécurité déployé.

De son côté, la Roumanie a affirmé que son espace aérien avait été violé par un drone au cours d’une attaque russe visant des infrastructures en Ukraine voisine. Deux avions de combat F-16 ont été dépêchés pour surveiller la situation ; ils ont détecté un drone dans l’espace aérien national et l’ont suivi jusqu’à ce qu’il disparaisse des radars près du village de Chilia Veche, a précisé le ministère de la Défense dans un communiqué.

Une vigilance renforcée depuis l’intrusion de drones russes

Cette réaction intervient alors que la Pologne et ses alliés de l’Otan étaient en état d’alerte depuis l’intrusion, dans la nuit du 9 au 10 septembre, d’une vingtaine de drones russes dans l’espace aérien ukrainien à proximité de la frontière polonaise. Plusieurs pays européens — dont la France, l’Allemagne et la Suède — ont depuis annoncé un renforcement de leur contribution à la défense aérienne de la Pologne, notamment le long de sa frontière orientale avec l’Ukraine et le Bélarus.

Donald Tusk a lui aussi rappelé samedi sur X "la menace posée par des drones russes opérant au-dessus de l’Ukraine, près de la frontière polonaise", confirmant ainsi l’inquiétude croissante des autorités polonaises face à l’intensification des opérations russes dans cette zone sensible. En parallèle, l’espace aérien au-dessus de l’aéroport de Lublin, dans le sud-est du pays, avait été temporairement fermé. Plusieurs vols ont dû être détournés ou retardés, illustrant les perturbations concrètes causées par cette situation sécuritaire inédite.

À l’international, cette escalade suscite également de vives réactions. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a qualifié samedi l’intrusion de drones russes sur le territoire polonais d’"inacceptable", ajoutant qu’elle était "regrettable et dangereuse". Il a souligné que "la question est de savoir si les drones avaient pour objectif spécifique de pénétrer en Pologne. Si c’est le cas, il s’agit évidemment d’une escalade majeure", précisant qu’il faudra "encore quelques jours" pour tirer des conclusions définitives.

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