DOCUMENT RTL - "Une expérience traumatisante" : une rescapée de l'accident du funiculaire de Lisbonne retrace le drame

L'heure est au deuil à Lisbonne. Le mythique funiculaire de la capitale portugaise a déraillé dans la soirée du mercredi 3 septembre. Le drame a fait 16 morts, dont une ressortissante française, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. La cause du déraillement reste encore à établir, même si plusieurs signalements avaient été réalisés par des syndicats pointant des problèmes d'entretien des lignes.

Parmi les nombreux touristes présents à proximité de l'accident, certains ont échappé de peu à la tragédie. Stefania Lepidi a échappé de peu au pire, alors qu'elle se trouvait à bord du funiculaire qui précédait celui qui a été percuté un bâtiment.

Le bras plâtré, tenu par une écharpe blanche, cette chercheuse italienne se trouvait à Lisbonne pour un congrès, à l'issue duquel elle a retrouvé son fils. Ils ont embarqué tous les deux à bord du funiculaire. "Le funiculaire est parti, mais après 15 ou 20 mètres, il s'est stoppé brutalement. Les freins ont lâché et il a foncé vers le bas. À l'arrivée, le choc a été brutal. J'ai été projetée à travers la cabine. J'ai volé au-dessus des gens. C'est pour ça que mon bras s'est cassé", raconte la mère de famille. 

"J'ai hurlé : 'Mon bras, mon bras'. J'avais très mal. Ensuite, on a entendu un énorme boom. J'ai cru que c'était une bombe. Il y avait beaucoup de poussière, mais c'était le crash de l'autre funiculaire", se souvient-elle. "Les secours se sont occupés des blessés les plus graves, alors j'ai attendu allongé sur le sol pendant deux heures. J'ai vomi plusieurs fois à cause du traumatisme crânien et mon bras cassé faisait un angle droit. J'ai vu les secouristes sortir les corps de la carcasse du funiculaire. Il y avait des blessés graves, du sang partout. C'était très long, c'était affreux, une expérience traumatisante", conclut la chercheuse.

Stefania et son fils sont allés déjeuner sur une terrasse ce vendredi midi, avant d'aller se recueillir au pied de la ruelle de la Glória. Une dernière pensée, une dernière prière avant de rentrer en Italie.