D'une semaine sur l'autre, Emmanuel Macron reste toujours piégé par les questions de sécurité. L'attentat de Rambouillet ramène le chef de l'État à cette question autrement plus épineuse pour sa majorité, celle de l'immigration. Les oppositions, Les Républicains ce week-end par les voix de Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Bruno Retailleau, y sont allés franchement.
Les faits sont là : l'attentat de Rambouillet, comme de celui de Conflans-Saint-Honorine, comme celui de Nice, a été commis par un homme arrivé il y a peu de temps en France. La Présidente de la région Île-de-France a été claire : il y a un lien entre terrorisme et immigration.
Tout cela a été évacué par le porte-parole du gouvernement dans le journal Le Parisien. Gabriel Attal parlent de "vautours" et les accuse d'instrumentaliser le terrorisme pour faire de la politique politicienne.
Mais pourtant, Emmanuel Macron ne fait pas rien sur le front de la sécurité et ce qu’il en reste ne bouge pas. Il y a eu une loi immigration douloureuse, une loi séparatisme, une loi sécurité globale et il y aura une nouvelle loi anti-terroriste qui sera présentée mercredi par Gérald Darmanin en Conseil des ministres.
Emmanuel Macron n'avait pas tout cela dans son logiciel d'origine. Avant d'accéder au pouvoir, il disait se refuser aux lois de circonstances. Le Marcheur disait compter sur l'émancipation de chacun et sur ses résultats économiques pour répondre aux maux qui minent nos sociétés. Tout cela, c'était avant la réalité du pouvoir, avant de faire face à une société bien plus crispée, bien plus fragmentée et en attente de bien plus de fermeté.
Sur l'immigration, Emmanuel Macron renvoie pour l'instant à l'année prochaine, à sa Présidence de l'Europe quand il pourra œuvrer pour une réforme des accords de Schengen. Ces accords de libre-circulation où chaque pays fait ce qu'il veut avec ses frontières.
Les Républicains, la droite et le Rassemblement National ont bien compris qu'il y avait là matière à attaquer Emmanuel Macron. Mais peuvent-ils en tirer un gain politique ? Oui, parce que ces sujets restent un piège pour le chef de l'État.
S'il n'en fait pas assez ou s'il apparaît faible sur ce sujet, une partie de son électorat sera tenté par une alternative. De fait, la sécurité est un sujet qui peut déterminer un vote. Avec toutes les crises que nous traversons, être rassuré sera un élément déterminant de la campagne présidentielle. Mais si Emmanuel Macron en fait trop, il risque de perdre une part de ses électeurs de second tour.
C'est ce qu'a identifié Marine Le Pen : plus Emmanuel Macron tentera de parler à la droite, plus il alimentera l'abstention. L'abstention des électeurs de gauche, c'est l'une des clés de la Présidente du Rassemblement National pour accéder au pouvoir.
Emmanuel Macron est donc contraint à un équilibre compliqué pour garder les deux bouts de son électorat et c'est ce qu'il sait faire à merveille. Sauf qu'en ce moment, dans une situation tendue et avec dans des débats de moins en moins nuancés et sereins, c'est de plus en plus difficilement tenable.
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