Quelques heures après avoir été arrêté par des militaires en révolte, Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi sa démission à la télévision. Le président malien explique n'avoir pas d'autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte pour éviter que du sang ne soit versé.
"Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment," a déclaré le président Keïta dans une allocution diffusée vers minuit par la télévision nationale ORTM. "Et avec toutes les conséquences de droit : la dissolution de l'assemblée nationale et celle du gouvernement," a-t-il ajouté.
Une mutinerie a éclaté mardi matin dans la garnison militaire de Kati, près de Bamako. Des soldats ont ensuite fraternisé avec des manifestants qui réclament depuis des mois la démission du président. Ibrahim Boubacar Keïta ainsi que son Premier ministre Boubou Cissé ont ensuite été arrêtés en fin d'après-midi et emmené dans le camp militaire.
S'adressant d'une voix grave aux citoyens maliens et aux militaires de tout rang, le président malien a déclaré avoir œuvré depuis son élection en 2013 à redresser le pays et à "donner corps et vie" à l'armée malienne, confrontée depuis des années aux violences jihadistes. "Si aujourd'hui il a plu à certains éléments de nos forces armées de conclure que cela devait se terminer par leur intervention, ai-je réellement le choix ? M'y soumettre, car je ne souhaite qu'aucun sang ne soit versé pour mon maintien aux affaires", a-t-il dit.
L'organisation régionale de l'Afrique de l'Ouest, la Cédéao, a condamné l'action de "militaires putschistes" et a pris une série de mesures d'effet immédiat pour isoler le Mali et demande des sanctions contre les mutins. L'action de ces derniers a également suscité des protestations de l'Union africaine, de l'ONU, de l'Union européenne et de la France, dont 5.100 militaires sont déployés au Sahel, en particulier au Mali, dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane.
Le président français Emmanuel Macron a exprimé mardi "son plein soutien aux efforts de médiation en cours des États d'Afrique de l'Ouest. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi en urgence au sujet de la crise au Mali, à la demande de la France et du Niger.
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