Les pays pauvres seront-ils les grands laissés-pour-compte du vaccin ? Les pays riches accumulent tant de doses de vaccins que les nations les plus défavorisées pourraient être oubliées, alerte un collectif d’ONG, dont font partie Amnesty International et Oxfam.
Ces pays riches, qui ne représentent que 14% de la population mondiale, ont déjà acheté 53% des vaccins les plus prometteurs à ce jour. De quoi vacciner en moyenne leur population totale "au moins trois fois d'ici la fin de 2021", dénonce Oxfam. Ainsi, sur un total d'1,128 milliard de doses, le géant américain Pfizer a déjà réservé 96% (soit 1 milliard de vaccins) aux plus riches, quand Moderna leur a promis la totalité de son stock initial.
Cette voracité s'illustre notamment aux États-Unis, où Donald Trump vient de signer un décret qui veut "prioriser" les Américains, et où Joe Biden a promis de vacciner toute la population (330 millions d'habitants) d'ici le mois d'avril. Mais ces dirigeants sont loin d'être les seuls à avoir préempté massivement les doses.
Selon la revue Nature (qui cite des chiffres d'Airfinity datés du 19 novembre), le Canada aurait ainsi pré-commandé près de 9 doses par habitant auprès des six laboratoires : Oxford/AstraZeneca, Pfizer/BioNTech, Moderna, Novavax, J&J/Janssen et Sanofi/GSK.
Viennent ensuite les États-Unis avec plus de 7 doses par personne, le Royaume-Uni avec presque 6 doses, l'Australie avec 5,5 doses, l'Union Européenne avec un peu plus de 4 doses ou encore le Japon avec 2 doses. Très loin derrière, tout en bas de ce classement, on trouve enfin le COVAX, le fonds commun pour une distribution équitable des vaccins.
Plus d'un tiers de la population mondiale pourraient ainsi être vaccinée d'ici la fin de 2021, au prix d'une répartition très inégalitaire. Soixante-sept pays dans le monde pourraient ainsi ne pas y avoir accès avant 2023, voire 2024.
Dans les pays pauvres, "9 personnes sur 10 n’auront pas accès au vaccin contre la COVID-19 l’année prochaine", fustige Amnesty international. Par exemple : pour le Kenya, le Nigeria, le Pakistan, la Birmanie et l'Ukraine, qui comptabilisent à eux cinq près d'un million et demi de cas de Covid-19, il faudra attendre que le dixième de la population mondiale ait terminé d'être vaccinée.
Dès lors, le collectif "People’s Vaccine Alliance" en appelle aux grands groupes pharmaceutiques pour "partager ouvertement leur technologie". "L'accaparement des vaccins sape les efforts déployés à l’échelle mondiale pour faire en sorte de protéger chaque individu", regrette Steve Cockburn, responsable Justice économique et sociale chez Amnesty International. "Les pays riches ont des obligations claires en matière de droits humains, à savoir (...) coopérer et venir en aide aux pays qui en ont besoin", ajoute-t-il.
Les vaccins mis au point par AstraZeneca/Université d’Oxford, Moderna et Pfizer/BioNTech auraient ainsi reçu plus de cinq milliards de dollars de financement public, ce qui, d’après l’alliance, confère à ces sociétés la responsabilité d’agir dans l’intérêt public mondial.
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