Face à la pandémie de Covid-19, un tiers de la population mondiale est confinée. Avec des stratégies sanitaires très variables en fonction des États. En France, le gouvernement a décidé d'imposer un confinement quasi total, avec seulement quelques exceptions de sortie, une forme moins poussée que les restrictions de circulation drastiques chinoises, mais plus contraignante que les mesures décidées par le gouvernement allemand.
Emmanuel Macron est sous le feu des critiques en raison du manque de dispositifs de dépistage. Les hôpitaux sont à flux tendu et pâtissent du manque de protection et de personnel. Le président de la République, qui s'exprimait depuis l'hôpital de campagne installé à Mulhouse mercredi 26 mars, a promis "un plan massif d'investissement et de revalorisation de l'ensemble des carrières" dans l'hôpital à la fin de la crise du Covid-19.
En France, l'épidémie continue de s'aggraver. Les dernières 24 heures, 365 personnes sont décédées des suites du Covid-19 dans l'Hexagone, dont une adolescente de 16 ans, en Île-de-France. Le 26 mars au soir, le bilan humain se chiffrait à 1.696 morts des suites de l'épidémie.
En Italie, où les mesures de confinement sont sensiblement les mêmes qu'en France, le bilan humain est l'un des plus lourd au monde (plus de 7.500 morts), mais le pays commence à observer un "ralentissement de la vitesse de croissance de l'épidémie." Les interdictions de circulation semblent avoir permis de restreindre, dans une certaine mesure, l'épidémie. Le 22 mars, face à la situation sanitaire catastrophique, le président italien, Giuseppe Conte, avait annoncé l'arrêt de toute "activité de production non essentielle".
En Espagne, la population est confinée depuis le 15 mars. La pandémie de Covid-19 y a fait plus de 4.000 morts. Le pays, qui espère approcher du pic de l'épidémie, a décidé de prolonger les restrictions de circulation au moins jusqu'au 11 avril, et cherche à généraliser les tests rapides, pour pouvoir en réaliser au moins 50.000 par jour, contre 15.000 à 20.000 aujourd'hui.
Dans la province du Wuhan, épicentre de l'épidémie, le gouvernement chinois a interdit toute sortie deux mois durant, jusqu'au 25 mars, hors courses alimentaires, et a déployé un arsenal répressif : drones de surveillance, bracelets électroniques pour les personnes contaminées...
Dans cette région très industrielle, les autorités chinoises ont également mis l'économie à l'arrêt. Constructeurs automobiles, usines de semi-conducteurs, de produits chimiques ou de produits métalliques non minéraux ont reçu l'ordre d'arrêter les lignes de production durant le confinement.
Ailleurs dans le monde, d'autres pays ont décidé d'interdire totalement à leurs ressortissants de sortir, dans le sillage de la Chine. En Afrique du Sud, l'armée veille au respect des règles dans les rues. Face à la progression exponentielle de la maladie, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a ordonné le confinement de tout le pays pour trois semaines afin, a-t-il justifié, de "prévenir une catastrophe humaine aux proportions énormes".
En Bolivie, le gouvernement a aussi décrété le confinement total et a appelé les habitants à "rester chez eux 24 heures sur 24". Seule une personne par foyer est autorisée à aller faire les courses alimentaires, et des permis de circulation sont délivrés aux employés de transport dont les entreprises doivent continuer à fonctionner ainsi qu'au personnel de santé et au personnel des services publics.
"Notre vie doit continuer. Les emplois doivent être maintenus. Les familles doivent continuer à vivre. Oui, nous devons en revenir à la normalité". Pour Jair Bolsonaro, le président brésilien, pas question de confinement. Le président conservateur a publiquement minimisé les risques sanitaires, et a refusé de fermer les écoles.
Aux États-Unis, si de plus en plus d'États ont décrété le confinement, Donald Trump refuse toujours de le généraliser le confinement à tout le pays, au nom de l'économie, malgré un bilan de plus de mille morts. Le président américain a également assuré qu’il "adorerait" lever les restrictions contre le nouveau coronavirus d’ici au 12 avril, pour Pâques.
Séoul est souvent désignée comme "l'élève modèle" dans la lutte contre le Covid-19, avec seulement 134 morts depuis le début de l'épidémie. Sans confinement général de la population, la Corée du Sud a misé sur une campagne de dépistage systématique, près de 10.000 par jour. Les autorités recherchent ensuite minutieusement tous les proches des personnes contaminées, à l'aide d'images de vidéosurveillance, des données des cartes bancaires et de celles des téléphones afin d'isoler tous les cas de Covid-19. Cette stratégie a permis au pays d'identifier très tôt les malades et d'éviter ainsi un développement massif de l'épidémie.
Après avoir enregistré 34 nouveaux morts, le gouvernement néerlandais a décidé de poursuivre dans sa stratégie "d'immunisation collective", tout comme les autorités suédoises. En laissant le virus circuler sans quasiment aucune restriction de circulation, les deux pays espèrent que la population va développer peu à peu des défenses immunitaires capables de rendre le Covid-19 inoffensif.
En Allemagne (198 morts), seul l’État régional de la Bavière a décrété le confinement. Dans le reste du pays, même si Angela Merkel a appelé les Allemands à ne pas sortir de chez eux, et que les rassemblements de plus de deux personnes ont été interdits, très peu d'États régionaux ont décidé de verbaliser les citoyens imprudents. La police de Berlin a affirmé qu'il était possible "d'aller prendre l'air ou de faire du sport seul, sans crainte d'un contrôle", et que "les rendez-vous Tinder continuent donc à être autorisés, puisqu'il s’agit principalement de parler".
Ailleurs en Europe,