Féminicide à Nice : une femme tuée à coups de couteau, sa fille de 17 ans grièvement blessée

Les faits se sont déroulés ce mardi 4 novembre en milieu de journée, avenue de la Méditerranée à Nice. Selon le parquet, les services de police ont été “requis pour des faits de violences avec arme”, peut-on lire dans le communiqué du parquet. À leur arrivée, les policiers ont découvert une femme de 39 ans poignardée mortellement, et sa fille de 17 ans grièvement blessée. Malgré l’intervention rapide des secours, les pompiers n’ont pas pu réanimer la mère.

L’adolescente, en urgence absolue, a été transportée à l’hôpital, précise le parquet. Une autre enfant âgée de deux ans était également présente dans l’appartement, mais n’a pas été blessée. Selon la préfecture des Alpes-Maritimes, les deux jeunes filles font partie d’une fratrie de sept enfants, tous désormais pris en charge dans le cadre d’un protocole d’accompagnement spécialisé.

Le suspect interpellé sur place

Alertés par un appel au 17, les policiers ont interpellé l’auteur présumé sur les lieux. Il s’agirait du compagnon ou ex-compagnon de la victime, père des enfants. L’homme a été placé en garde à vue pour homicide par conjoint et tentative d’homicide, dans le cadre d’une enquête de flagrance confiée au service local de police judiciaire (SLPJ) de Nice.

Inconnu de la justice jusqu’en 2023, il avait été poursuivi l’an dernier pour violences sur conjoint, sans incapacité totale de travail. Bien qu’il ait été déféré et placé sous contrôle judiciaire, il avait finalement été relaxé par jugement le 23 mai 2024.

Émotion et colère dans le monde politique

Le drame a suscité une vive émotion à Nice. La directrice de cabinet du préfet, Aurélie Lebourgeois, s’est rendue sur place et a ouvert une enquête judiciaire. 

Le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), a réagi sur X : “Je veux dire ma peine, mon émotion et ma colère face à un acte terrible qui doit être puni avec une extrême sévérité.”

De son côté, le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti (Les Républicains), a dénoncé “une véritable tragédie”.

Une nouvelle victime d’un fléau en hausse

Ce drame s’inscrit dans un contexte d’augmentation de féminicides conjugaux. En 2024, le nombre de féminicides a progressé de 11 % par rapport à l’année précédente, avec 107 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, soit un décès tous les trois jours.

Selon le ministère de l’Intérieur, le profil type de l’auteur “reste majoritairement masculin, le plus souvent en couple, de nationalité française et sans activité professionnelle”.

Au total, les forces de l’ordre ont recensé 138 morts violentes au sein du couple en 2024, dont 31 hommes, soit une augmentation de 35 % en un an. À ces chiffres s’ajoutent 403 tentatives d’homicides recensées la même année.