Une tradition nationale depuis George Washington. Les États-Unis célèbrent Thanksgiving ce jeudi 26 octobre. La version canadienne de cette célébration, l'Action de grâce, a quant à elle été fêtée au début du mois d'octobre. Elle a d'ailleurs servi d'exemple à Olivier Véran pour mettre en garde les Français à propos des fêtes de fin d'année : le Canada fait face à une résurgence de l'épidémie de coronavirus à cause de cette fête.
À l'approche de Noël, les avis étaient partagés au gouvernement sur la question d'un début de déconfinement. Le Canada, "qui avait mis en place des mesures pour faire face à l'épidémie" a laissé les familles se réunir, "et bien croissance des cas derrière et le pays est obligé de refermer", a déclaré le ministre de la Santé le 17 novembre dernier. "On ne veut pas de ça et les Français nous en voudraient, à raison. Donc, nous ferons les choses au bon moment", a-t-il poursuivi.
Thanksgiving représente un laboratoire parfait pour se rendre compte de la nocivité d'un virus en cas de rassemblement. Début octobre, le Canada recensait en moyenne 1.700 nouveaux cas chaque jour. Deux semaines plus tard, le pays passait à 2.500 cas en moyenne. Un record a été atteint mercredi 25 novembre avec 5.139 nouvelles contaminations en 24 heures. La croissance est exponentielle depuis.
En France, le schéma ne sera pas forcément le même. Le Canada a célébré Thanksgiving alors que le pays était en pleine montée de l'épidémie depuis le mois de septembre. Un élément est d'ailleurs étonnant en analysant les graphiques : les contaminations connaissent un pic dès le 19 octobre, une semaine après la célébration. Il faut pourtant quinze jours pour se rendre compte du niveau d'infection d'un événement. Depuis, le pays connaît une longue montée bien droite.
L'épopée festive de fin d'année n'a pas encore commencé en France où le nombre de cas est en déclin. Difficile alors de comparer les deux pays car la situation épidémiologique n'est pas la même au moment des célébrations en famille. Si le Canada est l'un des deux pays les plus grands au monde, il ne compte que 37,59 millions d'habitants. Dans l'Hexagone, nous sommes 67 millions.
Thanksgiving reste néanmoins un bon exemple car il montre que la transmission repose une démarche individuelle. Des journalistes de LCI ont relevé les propos d'un chercheur canadien un peu fataliste : "Tandis que des mesures restrictives avaient été prises dès le 1er octobre, notamment à Québec, elles n'ont pas pu montrer leur efficacité. Alors que les restrictions auraient dû faire baisser les contaminations, Thanksgiving a finalement accéléré le rythme".