Corée du Sud : 60 ans après sa condamnation pour s’être défendue d’une tentative de viol, elle est finalement acquittée

La justice sud-coréenne a acquitté mercredi 10 septembre une femme condamnée il y a 60 ans pour avoir sectionné la langue de son agresseur.

"Je voulais être une source d'espoir pour les victimes qui ont partagé le même sort", a déclaré Choi Mal-ja, au cours d'une conférence de presse à l'issue du verdict, entourée de militantes féministes.

Choi Mal-ja était âgée de 19 ans lorsqu'elle a été agressée par un homme de 21 ans à Gimhae dans le sud du pays en 1964. Après un plaquage au sol, il avait enfoncé sa langue dans la bouche de la jeune femme, selon la justice. Choi Mal-ja avait réussi à se dégager de son emprise en lui sectionnant une partie de la langue.

L'agresseur n'avait été condamné qu'à 6 mois de prison avec sursis pendant deux ans, pour violation et intimidation, mais pas pour tentative de viol. Cette condamnation avait alors suscité une immense controverse dans le pays.

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À l'époque, la jeune femme avait été détenue pendant environ six mois durant l'enquête et son procès. Elle a ensuite été condamnée à 10 mois d'emprisonnement avec sursis pendant deux ans pour préjudice physique grave. La justice avait alors estimé que sa réaction avait "dépassé les limites légales raisonnables de l'autodéfense".

Ce jugement a été annulé mercredi par un tribunal de Busan qui a prononcé l'acquittement. La cour a jugé que les actes de Choi Mal-ja à l'époque constituaient de la "légitime défense justifiable" en vertu de la loi sud-coréenne.

Les avocats de Choi Mal-ja prévoient désormais de demander réparation à l'État pour les dommages subis par leur cliente en raison de sa condamnation il y a six décennies.

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