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Un portrait de l'abbé Pierre affiché aux 60 ans de l'anniversaire d'Emmaüs, le 30 octobre 2009 au Zénith de Paris
Crédit : SIPA
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À 88 ans, Esther Romero s'exprime médiatiquement pour la première fois. Elle est l'une des 24 femmes qui accusent l'abbé Pierre d'agression sexuelle.
En 1988, cette Péruvienne travaillait comme interprète et journaliste quand elle a rencontré l'abbé Pierre à Genève. Ce jour-là, le 24 octobre 1988, Esther avait rendez-vous à 8 heures du matin à l'hôtel près de la gare avec l'abbé.
"J'arrive à son hôtel, il faisait très très froid dehors, se souvient-elle. Il est sorti de sa chambre quand il m'a vue sortir de l'ascenseur. J'ai vu un très petit homme, frêle, très vieux. J'avais 56 ans, lui 72 je crois. On allait commencer l'interview, mais au lieu de s'asseoir sur sa chaise, il est venu près de moi et il a pressé son corps contre moi. Et moi, avec étonnement, avec choc, il m'a semblé qu'il avait une érection. J'étais en état de choc parce que je pensais : 'non, ça ne peut pas être ça, non, pas du tout, non'. Il a commencé à me frotter le sein avec les mains au-dessus de mon pull. Il m'a mis la langue dans la bouche."
C'est une hypocrisie de la part de l'Église catholique de cacher cette histoire pendant presque 70 ans maintenant.
Esther Romero auprès de RTL
À la suite de cette agression, Esther ne s'est pas rendue au commissariat et n'a pas déposé plainte. Elle n'en a même parlé à personne, à l'exception notable d'une amie proche qui est péruvienne comme elle et qui l'avait mise en relation avec l'abbé Pierre.
Pendant 20 ans, elle s'est murée dans le silence, car elle a compris qu'il y avait une forme d'omerta, que l'abbé Pierre est tout simplement intouchable. "Je croyais que c'était vraiment un saint, comme disons la mère Teresa, explique-t-elle. Donc, 'je vais me taire jusqu'à sa mort'. Mais je ne savais pas avec combien de personnes il l'avait fait.
À la mort de l'abbé Pierre en 2007, Esther se décide finalement à raconter son agression dans une revue péruvienne confidentielle, un article qui passe inaperçu. Le scandale n'a éclaté que 17 ans plus tard.
Aujourd'hui, Esther se réjouit de cette libération de la parole. "C'est une hypocrisie de la part de l'Église catholique de cacher cette histoire pendant presque 70 ans maintenant, je le sais, affirme-t-elle. Pour moi, c'est un scandale et c'est bien que ce soit désormais connu partout". Esther assure à présent ne rien attendre de la justice. Elle espère que d'autres victimes se manifestent, peut-être plus jeunes, et encourage l'Église à être plus transparente vis-à-vis de ce type d'abus.
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