Alors que la bande de Gaza est bombardée sans interruption par les forces israéliennes depuis une dizaine de jours, de nombreux Palestiniens se sont réfugiés au sud du territoire, à la frontière avec l'Égypte. Selon l'ONU, ils sont un million à s'être déplacés pour éviter la guerre. Leur seule échappatoire se trouve être le point de passage de Rafah qui demeure fermé. L'aide humanitaire internationale est, elle, autorisée à entrer dans la bande de Gaza depuis le mercredi 18 octobre.
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a répété ne pas être favorable à l'ouverture de ce point de passage, lors d'un discours en présence du chancelier allemand Olaf Scholz. Il estime que le déplacement des Palestiniens hors de la bande de Gaza signifierait "la fin de la cause palestinienne". Le Caire a cependant accepté de "recevoir les Gazaouis les plus vulnérables, ceux qui ont besoin de soins". Plusieurs raisons expliquent cette prise de position.
Les Égyptiens ont bien en tête l'exemple de la Jordanie qui a plusieurs reprises a accueilli des réfugiés palestiniens. D'abord en 1948 à la suite de la création d’Israël, puis en 1967 lors de l'occupation de la Cisjordanie par Israël. Selon l'Unrwa (office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient), la Jordanie aurait accueilli plus de 2,3 millions de réfugiés palestiniens. La plupart de ces réfugiés se sont installés dans des camps temporaires qui se sont finalement pérennisés. Parmi ces réfugiés palestiniens se trouvaient des terroristes qui, en septembre 1970, ont tenté de tuer le roi Hussein de Jordanie et détourné trois avions de ligne. À l'époque, l'armée jordanienne avait décidé de bombarder les camps de réfugiés autour de sa capitale pour mettre fin aux incidents.
Le refus de l'Égypte s'explique donc par sa volonté à préserver sa sécurité. "En déplaçant les Palestiniens dans le Sinaï, on déplace la résistance et le combat en Égypte", a assuré le président égyptien mercredi. Dans le cas où le Hamas continuerait sa lutte armée depuis l'Égypte, "Israël aura alors le droit de se défendre et frappera le sol égyptien" a-t-il ajouté. Dans le nord de Sinaï, région voisine de la bande de Gaza, l'armée égyptienne lutte déjà contre des groupuscules djihadistes. L'Égypte ne souhaite pas compromettre sa sécurité, d'autant que des élections présidentielles auront lieu au mois de décembre et que l'actuel président Abdel Fattah al-Sissi est candidat à sa réélection.
Déjà fragile, la situation économique du pays s'est détériorée depuis la guerre en Ukraine. Grande importatrice de blé, l'Égypte a énormément souffert de l'augmentation des prix. L'inflation a atteint les 40% à la fin de l'été, un record tristement historique pour le pays. Une partie de ces revenus repose sur le tourisme qui lui aussi a ralenti. Avant le conflit entre l'Ukraine et la Russie, les ressortissants de ces deux pays représentaient plus d'un tiers des touristes en Égypte. Après plusieurs dévaluations de sa monnaie, le pays est enlisé dans la crise. Accueillir des réfugiés dans un contexte économique aussi précaire serait un risque, que le gouvernement égyptien ne semble pas vouloir à prendre.
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