La créativité pour contourner l'oppression. Les manifestants chinois, qui protestent depuis quelques jours contre leur gouvernement et à sa stricte politique "zéro Covid", ont trouvé des façons originales d'exprimer leur opposition. Jeux de mots subtils ou simple feuille blanche sont ainsi devenus des symboles de la censure.
Dans plusieurs villes, dont Pékin, ces manifestants ont en effet brandi dimanche en signe de solidarité des feuilles de papier A4 blanches, en référence au manque de liberté d'expression en Chine. Lundi 28 novembre, beaucoup de ces publications et celles qui faisaient référence au "papier A4" avaient disparu, mais des copies continuaient à se répandre. D'autres ont publié des carrés blancs sur leur profil WeChat.
Le recours à la feuille blanche comme moyen de contestation n'est pas nouveau. En 2017, en Russie, des manifestants avaient brandi de larges feuilles blanches sur le pont de Crimée à Moscou. De même à Hong Kong en 2020, rappelle l'AFP. des manifestants avaient remplacé les drapeaux et les pancartes par des morceaux de papier blanc vierge pour exprimer leur dissidence et tenter de contourner l'interdiction.
Autre manière d'exprimer leurs critiques du gouvernement chinois, des étudiants de la prestigieuse université Tsinghua se sont pris en photo en montrant des "équations de Friedmann", du nom d'un physicien qui évoque "freed man" (homme libre) ou "freedom" (liberté) en anglais. Après le blocage de certains mots-clés et lieux sur les moteurs de recherche, des publications absurdes avec une tonalité "positive" se sont multipliées sur la messagerie WeChat et le réseau social Weibo, comme "bien bien bien bien bien" ou "bon bon bon".
Les internautes se sont aussi tournés vers des jeux de mots subtils pour évoquer les manifestations sur les réseaux sociaux avec des termes comme "peau de banane" qui a les mêmes initiales en chinois que le nom du président, ou "mousse de crevette" à la sonorité proche du mot "démission". Certains groupes de manifestants ont en effet très clairement appelé le dirigeant chinois Xi Jinping à démissionner et ont crié des slogans tels que "Non aux tests Covid, oui à la liberté", en référence à une banderole déployée par un manifestant à Pékin juste avant le Congrès du parti communiste en octobre.
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