Carburants : pourquoi le prix du pétrole va continuer de baisser

Le cours du pétrole bientôt davantage favorable aux consommateurs. Cet été, le prix d'un baril tourne autour de 65 dollars. La tendance à la baisse va se poursuivre dans les prochains mois si l'on en croit le département d'État américain à l'énergie. Ce dernier voit le baril descendre sous les 60 dollars avant la fin de l'année et même atteindre 50 dollars début 2026. 

Cette baisse continue s'explique par le principe économique de l'offre et de la demande. Quand l'offre augmente, qu'il y a beaucoup de barils de pétrole à vendre, les prix chutent. Ces derniers mois, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ont annoncé plusieurs augmentations de leur production. D'abord, en mai, avec 411.000 barils supplémentaires par jour. Puis, une hausse similaire en juin. Il y a deux semaines, début août, ils ont encore décidé de mettre en circulation 547.000 barils de plus par jour à partir de septembre.

Cette tendance est menée par l'Arabie saoudite, deuxième pays producteur mondial, mais premier pays dans les ventes de pétrole. La compagnie nationale Aramco, la plus valorisée en bourse sur la planète, est celle qui vend le plus de barils au monde. La décision d'augmenter la production intervient après plusieurs années de baisse. Il fallait reconstituer des stocks. L'Arabie saoudite mise sur des prix plus bas pour gagner des parts de marché. Le pétrole saoudien a un avantage par rapport à ses concurrents : il coûte moins cher à l'extraction parce qu'il est tout proche, sous le sol, et qu'il n'y a pas besoin de puiser profond pour le récolter.

Les États-Unis augmentent aussi leurs stocks

Les pays de l'OPEP ne sont pas les seuls à augmenter leur production. L'autre acteur majeur, qui ne fait pas partie de l'organisation, les États-Unis, met beaucoup de barils en stock en ce moment. Le pétrole américain, qui représente 20% de la production mondiale, va atteindre un pic ces prochains mois. Le but est d'offrir aux automobilistes américains des carburants moins chers.
 
L'offre augmente, mais les prévisions sont moins claires sur la demande en pétrole. Cette dernière avait explosé après le Covid, avec la reprise économique, mais aujourd'hui le contexte est moins encourageant. Entre la guerre en Ukraine, les conflits au Proche-Orient, le ralentissement de l'économie mondiale, la croissance atone en Europe et les tensions commerciales provoquées par Donald Trump, il est difficile de prévoir les acheteurs potentiels, et la quantité de pétrole qu'ils comptent acquérir.

L'OPEP maintient, pourtant, ses prévisions de demande de pétrole à la hausse pour les mois à venir. L'ingérence internationale de l'énergie prévoit, elle, une surproduction à cause d'une offre qu'elle juge bien supérieure à la demande. Le département d'État américain de l'énergie partage cet avis, d'où sa perspective d'un baril à 50 dollars début 2026. Ce marché déséquilibré conduit à une chute des prix.

Le sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui se tient ce vendredi 15 août, pourrait avoir un impact sur le cours du pétrole, très sensible à la géopolitique. D'autant plus que la Russie est le troisième pays producteur de pétrole au monde. Il faudra surveiller les premières réactions et cotations à l'ouverture des places financières lundi.