Allemagne : pourquoi le pays se dirige-t-il vers des élections anticipées en mars ?

Si l'élection de Donald Trump à la tête des États-Unis, dans la nuit de mardi à mercredi 6 novembre, a provoqué une onde de choc dans une partie du pays, le Vieux continent a subi, en son sein, des remous après l'effondrement de la coalition d'Olaf Scholz en Allemagne. La première puissance économique européenne est en pleine crise politique depuis que le chancelier social-démocrate a limogé son ministre des Finances, Christian Lindner. 

"Trop souvent, le ministre fédéral Lindner a bloqué des lois fédérales de manière inappropriée. Trop souvent, il a mené des tactiques partisanes mesquines. Trop souvent, il a trahi ma confiance", a déclaré Olaf Scholz pour justifier sa décision. À la suite de ce limogeage, le Parti libéral allemand FDP, auquel appartient Christian Lindner, a déclaré que tous ses ministres quitteraient la coalition menée par Scholz. 

Le chancelier allemand est donc maintenant privé de la coalition qui l'a mené au pouvoir. C'est la raison pour laquelle il posera la question de confiance au Parlement allemand le 15 janvier prochain, ce qui pourrait déboucher sur des élections anticipées au mois de mars.  

L'économie allemande en mauvaise passe

Le Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise énergétique ont considérablement plombé l'économie allemande, dont la croissance a reculé de 0,3% en 2023. À titre de comparaison, la France a enregistré une hausse de 1,1% de sa croissance sur la même période. Dépendant du gaz russe et de ces exportations, notre voisin européen s'enfonce peu à peu vers la récession. 

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Le secteur automobile est particulièrement touché comme en témoignent les trois usines Volkswagen menacées de fermeture. Le groupe allemand, dont les ventes se sont effondrées à l'international, prévoit des suppressions d'emplois ainsi que le gel des rémunérations pour les deux prochaines années. 

C'est dans ce contexte économique tendu que la coalition d'Olaf Scholz a commencé à s'étioler lors des discussions sur le budget 2025. Il aura fallu pas moins de 80 heures de négociations réparties sur 23 réunions pour présenter un projet de budget qui convienne à la fois aux libéraux, aux verts ainsi qu'aux sociaux-démocrates. Maintenant que la coalition a volé en éclats, l'avenir de ce texte au Bundestag est bien incertain. 

L'élection de Donald Trump comme déclencheur

L'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche a sonné le glas de l'exportation allemande. Celui qui retrouvera en janvier le bureau ovale souhaite porter les droits de douane à 20%. Une décision qui pénaliserait non seulement les Américains qui risquent de voir leur pouvoir d'achat baisser, mais également les grands pays exportateurs comme l'Allemagne. La moitié de son PIB est réalisé grâce à ses exportations.

Alors que l'élection du républicain aurait dû resserrer les liens de la coalition d'Olaf Scholz, son retour au pouvoir a eu l'effet inverse. À présent, les acteurs économiques allemands, qui ont pour horreur l'instabilité, attendent avec impatience la tenue de nouvelles élections pour sortir de la crise. Cependant, la tenue d'élections législatives, alors que le pays est en proie à la montée de l'extrême droite, est loin d'assurer une stabilité en Allemagne. 

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