Avec la fin du pont aérien en Afghanistan, marqué par le départ de l'armée américaine, le seul et unique moyen pour les Afghans de quitter leur pays et rejoindre l'Europe est désormais la route. Un long périple semé d'embûches que nous raconte Safi, 27 ans, qui est aujourd'hui étudiant en informatique à Lille, après avoir rejoint la France et fui les talibans en 2007.
Quand il quitte l'Afghanistan, son père vient de se faire tuer pour avoir travaillé avec les Américains. Safi n'a alors que 13 ans et à travers les montagnes, dans la clandestinité et avec l'aide de passeurs, il parcourt à pied, en voiture et en bateau, les 5.000 kilomètres qui séparent Kaboul du Vieux continent.
Ce long périple, qui aura duré cinq mois et demi, a débuté dans la capitale afghane où la première difficulté a été de trouver des passeurs : "Mon cousin a vendu notre maison pour payer les passeurs. D'abord, nous avons pris la voiture pour aller jusqu'à la frontière avec l'Iran et nous avons dormi dans le véhicule, les uns sur les autres. C'était un trajet horrible", témoigne Safi à RTL.
Safi et les personnes qui l'accompagnent traversent ensuite la frontière iranienne en marchant, de nuit. À partir de là débute toute la traversée de l'Iran à pied ou en camionnette, en passant des nuits cachés dans des étables, pour rejoindre la frontière irano-tuque et ses montagnes hostiles. "Pour passer la frontière avec la Turquie, j'ai marché presque 13h30. Il y avait beaucoup de monde, certains sont morts et ça a affecté ma motivation. J'avais peur et j'ai pleuré car je me disais que j'allais peut-être mourir aussi dans cet endroit", confie Safi.
Après avoir affronté la fatigue, la faim, le froid, marché au milieu de cadavres et éviter les balles de l'armée iranienne, Safi est arrivé en Turquie mais son voyage était alors loin d'être terminé. Il lui a fallu ensuite rejoindre la Grèce où il a dû attendre de longues semaines avant que son passeur ne trouve enfin une opportunité pour traverser la côte ouest de la Turquie en rafiot.
"On est arrivé à Izmir à 3h00 du matin et c'était très dur car nous étions 49 personnes sur le bateau qui avait une capacité de 20 à 25 personnes. Nous nous sommes perdus, le passeur n'était pas bien et on a passé 13 heures dans l'eau", se souvient Safi. Une durée interminable à l'issue de laquelle les réfugiés sont parvenus à traverser ce bras de mer et rejoindre la Grèce.
Après cinq mois et demi d'enfer, Safi a aujourd'hui une pensée pour tous les Afghans qui vont l'imiter dans les mois qui viennent : "C'est un trajet très dur mais malheureusement, ils n'ont pas le choix", regrette l'étudiant.
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