Depuis le 14 août, quelque 17.000 personnes ont été évacuées d'Afghanistan par les États-Unis, dont 2.500 Américains. Washington a réquisitionné les avions de plusieurs compagnies aériennes privées afin d'aider à l'évacuation des personnes fuyant les talibans, a annoncé dimanche 22 août le ministère de la Défense américain.
Au total, 18 avions sont mobilisés, appartenant aux compagnies American Airlines, Atlas Air, Delta Air Lines, Omni Air, Hawaiian Airlines, et United Airlines, détaille le communiqué. Ces avions ne décolleront pas de l'aéroport de Kaboul, précise le Pentagone dans un communiqué, mais aideront à transporter les personnes ayant été évacuées vers des pays tiers, comme le Qatar ou les Émirats arabes unis.
L'activation de ce programme, appelé CRAF, permettra "aux avions de l'armée de se concentrer sur les opérations à Kaboul", a précisé le ministère. Ce dernier n'a été déclenché que deux fois par le passé, pendant la guerre du Golfe en 1990-91, puis en 2002-2003 durant l'invasion de l'Irak.
Une semaine après la prise du pouvoir par les talibans, des milliers de personnes tentaient encore dimanche de fuir le pays, et le chaos régnait toujours à l'aéroport de Kaboul, où les scènes de panique et de désespoir se succèdent.
Dans une interview à la chaîne ABC, le président américain Joe Biden a indiqué que les États-Unis prévoyaient d'évacuer tous les Américains, entre 10.000 et 15.000 personnes selon certaines estimations, et espéraient pouvoir faire de même pour les alliés afghans et leurs familles, entre 50.000 et 65.000 personnes. Le temps presse alors que l'administration américaine a fixé au 31 août le retrait définitif des troupes américaines d'Afghanistan.
"Nous allons continuer d'évaluer la situation, et de travailler aussi dur que possible pour faire sortir autant de gens que possible", a déclaré dimanche le chef du Pentagone Lloyd Austin. "Nous ne pouvons pas donner un chiffre exact pour ce que nous serons capables de faire, mais je peux simplement vous dire que nous allons chercher à surpasser les attentes, et faire autant que possible, prendre en charge autant de gens que possible, pour aussi longtemps que possible", a-t-il déclaré. "Et lorsque nous approcherons de la date limite, nous ferons une recommandation au président", a-t-il dit.
Des critiques s'élèvent par ailleurs concernant le sort des Américains coincés en dehors de l'aéroport, alors que l'ambassade des États-Unis en Afghanistan a exhorté samedi ses ressortissants à éviter de se déplacer vers l'aéroport, à cause de "potentielles menaces de sécurité". "Nous continuons de considérer différents moyens, des moyens inventifs, pour contacter les citoyens américains et les aider à parvenir à l'aérodrome", a déclaré le ministre de la Défense.