L'affaire date d'il y a bientôt 78 ans, jour pour jour. Une famille anglaise, les Drummond, le
père, la mère, et leur fille de dix ans, est découverte décimée, dans un coin
de Haute Provence. Le département s'appelle encore à l'époque les Basses
Alpes.
Ainsi commence une affaire qui va
défrayer la chronique judiciaire, l'affaire Dominici, du nom de la famille qui
règne sur ce domaine des bords de la Durance. Pendant presque deux ans,
l'enquête va hésiter entre ombres et lumières, entre dénonciations et
rétractations, entre mensonges et confidences frelatées.
Le tout sous l'œil permanent de dizaines de journalistes qui, tous les jours, font le récit haletant de ces investigations incertaines. Des investigations au terme desquelles un seul homme, le patriarche de la famille, Gaston Dominici, va être arrêté et jugé... Un épilogue qui ne va pourtant satisfaire personne. Aujourd'hui encore, on s'interroge. Gaston est-il l'assassin ?
Le 5 août 1952, les gendarmes de la brigade d'Oraison, une petite ville sur la rive gauche de la Durance, mettent pied à dix kilomètres de là, dans une campagne baptisée "la Grand'Terre". Un témoin les a alertés de ce qui s'apparente à un massacre. Trois morts. Une petite fille et ses parents assassinés... Des Anglais, la famille Drummond.
C'est bel et bien un carnage que les gendarmes découvrent. La scène de crime a été modifiée. Les corps ont été déplacés. La meute des reporters est là, tant l'affaire est spectaculaire. La famille Drummond a été tuée par balle. Trois heures plus tard, l'arme du crime, une carabine américaine cassée, est retrouvée. Le commissaire va alors très vite s'intéresser aux occupants de la Grand'Terre : les Dominici.
Qui a tué cette famille anglaise ? Personne ne sait. L'enquête piétine, et la presse commence à s'impatienter. Les enquêteurs sont sous pression et c'est finalement le patriarche de la famille Dominici, Gaston, qui va craquer, sous la pression de la police dit-il. Il raconte que la police aurait menacé de faire condamner son fils s'il n'avouait pas lui-même les meurtres.
Mais Gaston Dominici est-il le véritable assassin ? "C'est un fermier peu aimé par le village, par ses collègues, il a peu de vocabulaire, il parle peu. C'est un homme à problème, il y a une histoire familiale complexe. La pression de la presse qui ne comprend pas que l'enquête piétine va jouer. Gaston Dominici se présente comme le coupable idéal, celui qu'on peut présenter sans dégâts", explique dans L'heure du crime, Emmanuel Pierrat, avocat.
Malgré de nombreux doutes et des preuves hasardeuses, Gaston Dominici est condamné à la peine de mort en 1954. Mais, en 1957, acculé par la possibilité d'une erreur judiciaire, le président René Coty commue la peine capitale du fermier, et le , le général de Gaulle gracie et libère Gaston Dominici. Plus de 70 ans après, personne ne sait réellement qui a pu assassiner la Drummond.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.