30 ans du tunnel sous la Manche : 50 km, 13.000 ouvriers, 480 millions de voyageurs... Ce qu'il faut savoir

Le 6 mai 1994 fut une journée historique pour la coopération franco-britannique. Le tunnel sous la Manche est inauguré par la reine d'Angleterre et François Mitterrand, après six ans de travaux colossaux. Près de 13.000 ouvriers avaient été mobilisés durant tout ce temps pour en arriver au jour J.

Les tunnels sont à 75 mètres sous le niveau de la mer, 40 mètres sous le fond de la Manche. Même si on parle souvent du tunnel sous la Manche, il en existe en réalité trois : un pour chaque sens de circulation, et un tunnel de service entre les deux. Et ce sont des ouvrages exceptionnels. Chacun d'une longueur de 50 kilomètres, dont 38 sont la mer, cela en fait aujourd'hui le plus long tunnel sous-marin au monde.

Au total, 480 millions de voyageurs ont emprunté ce tunnel sous la Manche, soit à bord de l'Eurostar, qui relie Paris à Londres en 2h15, dont 11 millions en ont eu l'utilité. Mais il y a également des trains de marchandises et des trains navettes qui peuvent embarquer des voitures et des camions. C'est là que l'Eurotunnel joue un rôle important dans les échanges commerciaux. Grâce à ces navettes, un quart des échanges entre la France et le Royaume-Uni passe sous la Manche, même s'ils ont baissé de plus de 20% depuis le Brexit.

Le futur du tunnel

D'autres défis attendent le tunnel sous la Manche à l'avenir. D'abord, continuer les chantiers entamés. Par exemple, depuis deux ans, l'Eurotunnel sert aussi à transporter de l'électricité. Deux câbles passent sous la Manche pour relier le réseau français au réseau britannique. Ce business très lucratif fait déjà 30% du chiffre d'affaires de Getlink, qui est la maison mère du tunnel.

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La compagnie s'est aussi fixé de gros objectifs de flux : passer d'environ 400 trains par jour à 1.200. C'est ce qu'explique à RTL, le président de Getlink, Jacques Gounon : "On est déjà la ligne ferroviaire la plus circulée au monde, mais on l'a dopée pour pouvoir accepter toujours plus de trains : nos propres navettes, mais surtout plus de liaisons Eurostar, et plus de concurrents. Je pense qu'Eurostar fait un superbe travail, mais il y a de la place pour beaucoup d'autres."

L'Eurotunnel devra également s'adapter aux difficultés bureaucratiques du Brexit. Face à toute la paperasse qui est désormais nécessaire pour passer la frontière, beaucoup d'entreprises ont réduit leurs échanges. Et les temps d'attente en gare ont également explosé.