Le business de la musique a connu des montagnes russes. Il y a 25 ans, c’était la poule aux œufs d’or. En 1999, les ventes de musique atteignent leur plus haut de tous les temps. Juste avant le développement d’internet et du piratage, qui a dévasté les marges. Suivra l’invention du smartphone en 2007, qui ringardise le CD, avec l’essor du streaming, ces services d’abonnement mensuel qui donnent accès à un catalogue considérable de titres en ligne.
En 2014, le chiffre d’affaires mondial atteint donc son plus bas, à 12 milliards d’euros. Mais il a repris plus de 50% depuis. Car le streaming est entré dans les mœurs et procure de solides revenus aux labels, ces entreprises qui sont des éditeurs musicaux. Ils sélectionnent les artistes, les enregistrent et en font la promotion.
Universal Music, qui va être introduit en bourse à Amsterdam est donc l’un de ces labels et c’est un Français. Il est le n°1 mondial du secteur et possède un tiers des droits musicaux de la planète. Il a par exemple racheté le catalogue intégral de Bob Dylan, possède aussi les droits de la chanteuse américaine Taylor Swift ou encore ceux des Beatles. Universal appartient à Vivendi, une entreprise de médias elle-même contrôlée par l’homme d’affaires français Vincent Bolloré, qui l’a brillamment redressée. Les dix artistes qui ont le plus été écoutés l’année dernière appartiennent à Universal.
Ces labels vendent leurs artistes aux services de streaming. Vous vous abonnez à Deezer, Spotify ou Apple Music, pour 10 euros par mois, et toutes vos écoutes sont comptabilisées. À partir des statistiques totales d’écoute, les sites de streaming reversent des royalties aux labels, qui eux-mêmes rémunèrent les artistes en fonction du nombre de consultations. L’écoute d’un titre n’est rémunérée que moins d’un centime, c’est la masse qui crée des revenus importants. En fait, la musique a trouvé un nouveau modèle économique, sur les ruines du CD.
Mais on n’a toujours pas retrouvé le niveau de 1999. C’est vrai, à l’époque, on consommait 70 euros de musique par an et par personne, maintenant c’est plutôt aux alentours de 30. Mais il y a 25 ans, les labels étaient contraints de fabriquer des objets physiques, les CD, et de les acheminer dans les magasins. Aujourd’hui, leur chiffre d’affaires est plus faible, mais grâce au streaming sur internet, les coûts sont aussi bien plus faibles. Donc les profits sont élevés.
Le principal enjeu, c’est la détection des nouveaux talents, qui ne durent guère et sont pourtant indispensables. Car la moitié du chiffre d’affaires d’Universal provient de chansons de moins de trois ans d’âge. L’autre incertitude, c’est le comportement des artistes. Ne vont-ils pas être tentés de court-circuiter les labels, en produisant et vendant directement leurs créations sur internet, sans passer par un éditeur
Certains le pronostiquent, et prédisent que les labels ont le même avenir que les banques et les concessionnaires automobiles, de moins en moins utiles dans un monde où l’on n’a plus besoin d’intermédiaire pour faire le lien entre le producteur et le consommateur.
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