Plus de trente ans après l'ouverture du tunnel sous la Manche, un concurrent d'Eurostar va-t-il lancer des trains entre Londres et Paris ? L'entreprise ferroviaire publique italienne Ferrovie dello Stato (FS) et sa compagnie Trenitalia ont annoncé ce mardi 8 avril leur intention d'investir un milliard d'euros pour l'ouverture d'une ligne entre la France et le Royaume-Uni d'ici à 2029.
"Cet investissement représente un pas en avant décisif dans la vision du groupe FS de construire un réseau ferroviaire européen plus intégré, compétitif et durable", a souligné le directeur général de FS Stefano Antonio Donnarumma. Son possible futur concurrent, Eurostar, détenu majoritairement par la SNCF, a réagi expliquant que "le développement du rail transmanche est une course dans laquelle Eurostar est fermement engagé", et que la direction se réjouissait "de la concurrence."
Si le projet aboutit, les liaisons seront effectuées avec "des rames inspirées du Frecciarossa", le train à grande vitesse qui circule sur le réseau à grande vitesse italien et en France entre Paris, Lyon et Milan, a indiqué FS. Cette annonce intervient un peu plus d'une semaine après celle de l'Office of Rail and Road (ORR), le régulateur ferroviaire britannique, sur la possibilité d'ouvrir le centre de maintenance des trains Eurostar en Angleterre à des opérateurs concurrents, une étape clé pour une potentielle ouverture à la concurrence.
Plusieurs compagnies ont déjà partagé leur envie d'ouvrir une liaison entre Paris et Londres pour concurrencer Eurostar, dont les prix sont souvent jugés prohibitifs. La néerlandaise Heuro s'est dit intéressée, tout comme l'opérateur espagnol Evolyn. FS a d'ailleurs précisé dans son communiqué avoir signé un protocole d'accord avec Evolyn, sans en dévoiler les contours. Début mars, le groupe britannique Virgin, qui a exploité des trains en Grande-Bretagne entre 1997 et 2019, avait annoncé son intention de lever 700 millions de livres pour ouvrir, là aussi en 2029, une ligne de transport de passagers concurrente d'Eurostar.
La société Eurotunnel essaie depuis longtemps d'attirer de nouveaux opérateurs dans le tunnel sous la Manche. D'après Yann Leriche, directeur général de Getlink - propriétaire d'Eurotunnel -, l'infrastructure pourrait accueillir environ 1.000 trains par jour, contre 400 aujourd'hui.
Grâce à la standardisation des normes du tunnel, un opérateur peut espérer se lancer cinq ans après la décision d'ouvrir une liaison, contre dix ans auparavant.
Côté britannique, l'entreprise London St. Pancras Highspeed, gestionnaire de la ligne à grande vitesse entre Londres et le continent européen, a annoncé vendredi dernier mettre en place des incitations financières pour attirer de nouvelles compagnies et doper le trafic face au monopole d'Eurostar. Selon sa direction générale, la ligne à grande vitesse Londres - Folkestone n'est exploitée qu'à 50% de ses capacités.
L'arrivée d'opérateurs concurrents pourrait faire baisser les prix de la liaison transmanche. Eurostar pratique des tarifs deux fois plus élevés que la moyenne européenne, selon une estimation de l'ONG Transport and Environment (T&E). Les projets de nouvelles liaisons entre Londres et le continent n'ont rien de nouveau. En 2013 déjà, la Deutsche Bahn avait fait rouler un de ses ICE dans le tunnel sous la Manche. A l'époque, l'opérateur historique des chemins de fer allemand envisageait de proposer ses premiers voyages en 2016. Le projet n'a jamais abouti.
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