SNCF : comment les prix des billets de train sont-ils fixés ?

"Il faut que le train soit abordable et populaire. Il y aura un gel des tarifs sur les Ouigo (des TGV low cost très prisés des étudiants notamment, soit 25% de l'offre grande vitesse avec un billet sur deux à moins de 25 euros) et les Intercités", a déclaré Clément Beaune sur France Info ce jeudi 7 décembre. Une sorte de bouclier tarifaire pour 2024.

Une annonce qui illustre la volonté du gouvernement d'inciter les Français à privilégier le train. Objectif ? Réduire les émissions associées aux transports.

Mais comment sont fixés les prix ? Les tarifs des trains Inoui et TGV Ouigo "obéissent essentiellement à la loi de l'offre et de la demande. Ces activités-là longue distance ne sont pas subventionnées par les pouvoirs publics, ni par les Régions, ni par l'État", rappelle d'abord Arnaud Aymé au micro de RTL.

"Les opérateurs, à commencer par la SNCF mais aussi par les concurrents, essaient de couvrir leur coût avec les ventes de billets", poursuit le spécialiste transports chez Sia Partners. 

La SNCF, comme les autres entreprises, subit l'inflation générale"

Arnaud Aymé, spécialiste des transports chez Sia Partners

Problème selon lui, "les coûts augmentent de manière continue. La SNCF, comme les autres entreprises, subit l'inflation générale". Il évoque également "une hausse assez conséquente et consentie des salaires ces deux dernières années ainsi qu'en 2024".

Surtout, SNCF Voyageurs (le transporteur) "paie de plus en plus cher les péages, à savoir l'argent qu'il faut acquitter pour pouvoir circuler sur le réseau ferré à grande vitesse." Et de poursuivre : "Ce poste de coût là augmente beaucoup plus que l'inflation - 8% l'année prochaine - et représente jusqu'à 40% du prix d'un billet". 

Le prix du péage arrive ensuite dans une autre poche, celle de SNCF Réseau "qui bénéficie moins de l'argent public que les gestionnaires d'infrastructure dans les autres pays (Italie ou Espagne par exemple)". Dans ces pays, le gestionnaire a donc "moins besoin de faire payer les transporteurs qu'en France" et, par ricochet, les prix des billets sont "moindres". 

Le train est-il plus cher qu'avant ?

"Si on parle du train à grande vitesse, la tendance est à la hausse des prix pour faire face à la hausse des coûts", indique Arnaud Aymé. Par exemple, "le péage est sept fois plus cher en France qu'en Italie et 3,5 plus cher qu'en Espagne". 

La question du péage et de son prix "est de plus en plus connue du public", estime le spécialiste. "Les concurrents de la SNCF qui se positionnent en France - Trenitalia ou Renfe - sont en train de dire aux pouvoirs publics et au grand public qu'il est difficile de s'installer en France". Et d'ajouter : "Leur activité est beaucoup moins rentable que dans leur pays d'origine. Ils paient eux aussi ce péage beaucoup plus cher que dans leur pays d'origine". 

Sans compter que le prix moyen est plus élevé "sur des destinations les plus courues et sur les horaires les plus recherchés", souligne Arnaud Aymé. "Il y a clairement des trains de pointe et des trains creux". Sur les trains de pointe, "ils sont plein à craquer le jour où ils circulent et les places restantes sont celles où les tarifs sont les plus élevés". 

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