Réforme des retraites : les négociations "n'ont guère avancé", se désole François Lenglet
ÉDITO - Les négociations entre les syndicats et le gouvernement reprennent ce vendredi 10 janvier. Le compromis qui mettra fin à la crise social est-il en bonne voie ?

Après une 4ème journée de mobilisation interprofessionnelle hier, les négociations reprennent ce vendredi 10 janvier entre les syndicats et le gouvernement. L'âge pivot, toujours gros point noir de cette réforme des retraites, bloque les négociations.
Bien que les négociations aient débutés il y a maintenant des semaines, François Lenglet estime qu'on est toujours au point mort. Le problème majeur, l'âge pivot, ce système de malus pénalisant ceux qui partiraient à la retraite avant 64 ans est rejeté par la CFDT. Pourtant Édouard Philippe insiste et l'a encore répété sur RTL le 7 janvier; les français doivent travailler plus longtemps pour cotiser plus longtemps.
Et à en écouter l'analyse de François Lenglet les négociations tournent au ralentis : "Le gouvernement est prêt à renoncer a son âge pivot si
la CFDT accepte d’autres mesures de financement. Et la CFDT est prête à
discuter des mesures de financement si le gouvernement retire son âge pivot. En fait, ils commencent vraiment à nous fatiguer".
Pour l'un comme pour l'autre, d'autres choses se jouent derrière cette négociation
François Lenglet
Ces négociations sont semblable au serpent qui se mord la queue, et pour cause. Ni le gouvernement, ni les syndicats, ne veulent lâcher du lest. Pourquoi restent-il campés sur leur position ? "Parce que pour l’un comme pour l’autre, d’autres choses se jouent derrière cette négociation. La CFDT a besoin d’une victoire, après avoir été ignorée, malmenée, par le président, qui n’a guère de considération pour les syndicats et les syndicalistes, fussent-ils réformistes, c’est a dire modérés comme la CFDT. Et côté exécutif, on veut pouvoir dire non seulement qu’on a fait la réforme, mais qu’on na pas cédé. "
Mais pour Lenglet, en dépit d'une solution raisonnable il y aurait au moins une méthode raisonnable : "Mieux vaudrait d’abord explorer les possibilités, avant de s’arrêter sur l’une d’entre elles" affirme t-il, avant d'aborder le coût de la réforme, qui finalement est plutôt flou. "Il n’y a pas une étude sérieuse fournie par l’exécutif la dessus, alors que ça fait deux ans qu’ils travaillent. Pas une étude d’impact. Pas un simulateur. On bavarde, mais sans un chiffre. Même le cor, réputé expert, fournit des chiffres contradictoires et contestables. Commençons par le début : combien ça coûte, cette usine a gaz ?"
C'est pas fini ce bazar
François Lenglet
Ces négociations qui tournent au ralentis ne sont pas uniquement la faute du gouvernement. "il faut aussi que la CFDT affirme sans ambages, que le régime de retraite doit être équilibré financièrement et qu’elle est prête à s’engager là dessus." une simple question de bon sens pour Lenglet.
Vous ne parlez que de la CFDT, les autres syndicats ne comptent pas ? "Si bien sûr, mais la plupart d’entre eux, CGT en tête, sont sur un tout autre combat, le retrait pur et simple du projet, et pas du tout l’âge pivot. Et les foyers de contestation les plus brûlants sont dans les transports, SNCF et RATP. " affirme-t-il avant de conclure par "En bref, c'est pas fini ce bazar."
- Réforme des retraites : "Si l'âge pivot reste dans la loi, c'est non" dit Berger
- Retraites : l'âge pivot est "une vaste manipulation", dénonce Marine Le Pen sur RTL
- Âge pivot : le gouvernement ouvert à "des solutions alternatives", dit Pénicaud
- Retraites : Dominique Corona demande "le retrait de l'âge pivot avant vendredi"