Pourquoi le prix de l'essence baisse-t-il ?

Alors qu'une hausse était attendue, le prix de l'essence est à 1,80 euro le litre, au plus bas depuis juillet. La situation au Proche-Orient ne semble pas avoir empiré la situation. Découvrez pourquoi.

Des puits de pétrole en Iran, le 12 mars 2017

Crédit : AFP / Atta KENARE

L'ÉCO & YOU - Pourquoi le prix de l'essence baisse-t-il ?

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Le gazole et le Sans-Plomb 95 sont au-dessous d'1,80 euro le litre. Contrairement à la prévision donnée il y a quelque temps, le prix a donc baissé en cette fin d'année 2023, atteignant le niveau de prix de juillet 2023. Mais pourquoi baissent-ils ?

La raison : un baril de pétrole brut qui a continué à baisser au cours des dernières semaines. Ce n'était pas forcément écrit d'avance, puisque l'Arabie Saoudite voulait continuer à baisser la production quotidienne de pétrole et avec le conflit au Proche-Orient qui rappelait la guerre du Kippour et le krach pétrolier de 1973. Tous les ingrédients étaient là pour faire flamber le baril, qui a finalement perdu 14 dollars depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre.

Cette baisse s'explique par un pays peu observé en ce moment : la Chine, premier consommateur de pétrole au monde. Elle consomme 17 millions de barils par jour, alors que la France en consomme 1 million. Même si l'économie y repart, il y a des doutes sur sa croissance, avec une épidémie de maladie respiratoire la semaine du 20 au 26 novembre. Toute une production de pétrole brut n'est pas absorbée comme elle le devrait par l'Empire du milieu. Ce qui crée un surplus qui fait baisser les prix.

D'autre part, contrairement à ce qu'elle avait laissé entendre, l'Arabie Saoudite n'a pas fait remonter les prix en baissant la production jusqu'ici : le conflit israélo-palestinien a tout changé et produit l'effet inverse des années 1970. En 1973 et 1979, les pays arabes avaient mis la pression sur l'Occident en coupant le robinet à pétrole pour faire monter les prix. Cette fois, l'Arabie Saoudite cherche à être un intermédiaire pour pacifier la situation entre Israël et les autorités palestiniennes, comme le Qatar ou l'Égypte. Ainsi, il n'y a pas de raison de déstabiliser le reste du monde avec des prix du pétrole brut qui s'envolent.

Un krach pétrolier évité ?

Il faut rester prudent ! Le litre de Sans-Plomb ou de Diesel est à 1,78 euro, alors que les Gilets Jaunes occupaient les ronds-points parce que le gazole était à 1,45 euro. Un baril à 80 dollars est encore parmi les sommets. De plus, il n'y a pas eu de krach pétrolier après le 7 octobre, car les pays consommateurs sont moins dépendants du pétrole du Proche-Orient qu'avant.

De fait, les États-Unis sont devenus les premiers producteurs au monde. Ils temporisent en maintenant une production élevée et sont même exportateurs quand il le faut. D'autant plus qu'il y a des outils à disposition pour amortir le choc : le plafonnement à 2 euros par TotalEnergies en 2024 et des ventes à prix coutants dans les grandes surfaces le week-end.

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