Made in France : produire dans l'Hexagone est-il encore intéressant pour les entreprises ?

Après l'inquiétude qu'a provoqué le rachat du Doliprane par un fonds d'investissement américain il y a quelques semaines, le "made in France" s'est transformé en véritable enjeu de souveraineté nationale. Et pour cause, "des régions qui étaient très industrialisées sont devenues pauvres, justement parce qu'on a désindustrialisé, note Fabienne Delahaye, fondatrice du "Salon du Made in France"".

La faute à qui ? Au prix ? "Tout le monde en souffre aujourd'hui, mais pas uniquement le made in France. D'ailleurs, beaucoup de boutiques dont on a parlé dans la presse étaient en liquidation judiciaire et ne faisaient que du made in "ailleurs". Donc, tout le monde souffre, explique Fabienne Delay. D'abord, il y a tout un tas de produits qui ne sont pas plus chers, voire qui sont moins chers. Par exemple, il y a une brosse à dents qui vient de sortir, qui s'appelle Les Vertueux, à 0,99 centimes la brosse à dents. Elle est moins chère que n'importe quel made in "ailleurs"."

"On ne fabrique pas en France uniquement parce qu'on est une entreprise française et on est patriotique. On fabrique aussi en France parce qu'on y trouve de bonnes conditions pour fabriquer, indique Benoît Coquart, directeur général de Legrand. C'est-à-dire qu'en France, vous avez de la main-d'œuvre formée, motivée, vous avez un coût de l'énergie qui, jusqu'à assez récemment, n'était pas très cher, vous avez un marché intérieur important, vous avez plein d'atouts aussi pour fabriquer en France."

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