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Participation, intéressement : bientôt accessibles aux petites et moyennes entreprises ?

ÉDITO - 4 millions de salariés supplémentaires, de petites et moyennes entreprises, pourraient bénéficier de l'intéressement ou de la participation.

Une PME lors d'une réunion pendant la crise sanitaire (illustration)
Crédit : Pixaday
Participation, intéressement : bientôt accessibles aux petites et moyennes entreprises ?
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Martial You
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Ce jeudi 29 avril, le gouvernement doit présenter de nouvelles mesures pour permettre aux salariés des petites et moyennes entreprises d'avoir accès à la participation ou à l'intéressement, mais encore faut-il que les entreprises fassent des bénéfices. 

C'est ce que j'appelle la théorie de l'élastique. L'idée est tout à fait louable : partager les fruits de la croissance, faire en sorte que les salariés profitent aussi de l'argent que gagne l'entreprise. Personne ne peut être contre. Et il faut d'ailleurs reconnaitre qu'il y a une vraie constance dans la Macronie autour de cette idéeEmmanuel Macron, ministre de l'Économie et candidat en parlait, Bruno Le Maire dans la loi PACTE avait assoupli l'épargne salariale, Olivia Grégoire (avant d'être ministre) avait présenté un projet de loi pour généraliser l'intéressement et la participation. Et, aujourd'hui, en gros, on va mettre en place des outils pour rendre obligatoire ces mécanismes y compris dans les plus petites entreprises.

4 millions de salariés supplémentaires pourraient en bénéficier

Tout cela, c'est un luxe de grandes boîtes. Aujourd'hui, vous n'avez qu'un salarié sur deux qui profite de ce système d'intéressement, soit 9 millions de salariés. Et ce n'est pas anodin car ça représente entre 1.400 et 1.900 euros par an, c'est-à-dire un mois de salaire supplémentaire. En gros, 7 employés sur 10 y ont droit dans les grandes entreprises de plus de 1.000 personnes. Mais 4% des salariés de PME et seulement 1,2% des salariés des entreprises de moins de 10 personnes, les TPE. C'est quand même un souci quand on sait que 9 entreprises sur 10 en France sont des PME. On estime que 4 millions de salariés supplémentaires pourraient en profiter.

La participation aux bénéfices de l'entreprise est une idée du Général de Gaulle, née en 1967, pendant les "30 Glorieuses", à un moment où il fallait répondre à la demande des ouvriers d'usine de profiter des bénéfices des entreprises. On est alors en pleine lutte des classes. Ça peut ressembler à notre époque par certains côtés avec des très riches, des très pauvres et une société qui se radicalise.

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La Participation et l'Intéressement sont deux dispositifs qui se ressemblent : une prime versée sur les bénéfices ou si on atteint un certain nombre d'objectifs négociés à l'avance avec les syndicats de l'entreprise. La Participation est obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés. L'intéressement est facultatif et on peut cumuler les deux. Mais, pour une entreprise, c'est souvent une lourdeur supplémentaire à mettre en place. En effet, les bénéfices sont d'abord réinjectés dans la recherche, le développement et les machines pour une PME. Ensuite, bien souvent, les bénéfices, c'est le salaire du petit patron, ce qui signifie que cela n'est pas si simple à partager que ça.

Peu de petites entreprises vont faire des bénéfices

Revenons sur la "théorie de l'élastique". Rappelez-vous quand nous étions enfants et que nous jouions avec un élastique : on tire, on tire, on tire et deux scénarios sont possibles : soit, l'élastique part en avant, très loin, soit, il vous revient en plein visage. L'idée, encore une fois, est très louable et elle nous projète vers l'avenir, vers une meilleure redistribution de la richesse. Et ce sera certainement une des clés du monde de demain, surtout si on a des emplois moins stables et plus de salariés indépendants, ce qui est possible. C'est donc moteur, mais le risque c'est de vendre du rêve car, dans les prochains mois, on risque d'avoir assez peu de petites entreprises qui vont faire des bénéfices mais plutôt des TPE-PME qui risquent de se retrouver en faillite.

C'est l'effet boomerang d'une mesure à contretemps avec des Primes Macron. Avec un risque supplémentaire qu'il va falloir surveiller de près chez ceux qui verseront quand même cette part variable de salaire. Éviter que cela ne se substitue à des augmentations de salaires pour les employés les plus modestes : les deuxièmes lignes, nos héros du quotidien pendant le confinement.

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