Origine des viandes : les industriels appliquent-ils bien la réglementation ?
Depuis un an, les fabricants doivent faire apparaître l'origine de la viande utilisée sur l'étiquette des plats préparés.

Connaissons-nous vraiment l'origine de la viande que nous mangeons ? Cinq ans après le scandale de la viande de cheval dans des lasagnes, une nouvelle réglementation est expérimentée en France depuis l'an dernier. Les industriels de l'agroalimentaire ont deux ans pour inscrire sur l'emballage de leurs produits l'origine de la viande utilisée. Objectif affiché : améliorer l'information des consommateurs sur les plats préparés.
La règle est pourtant loin d'être appliquée par tous les industriels. L'association UFC-Que Choisir a épluché les étiquettes de 269 produits à base de poulet, de porc, de bœuf et de lait.
Résultat : 58% des produits sont clairs et mentionnent effectivement l'origine. Mais pour le reste, c'est toujours très flou : il est indiqué que la viande vient d'Europe ou de l'extérieur de l'Europe - c'est déjà très vague. Voire, carrément, qu'elle vient peut-être d'Europe... Ou pas.
Plus de traçabilité, plus de qualité
L'origine "Europe" n'a en soit rien de rassurant : les lasagnes au cheval venaient de Roumanie. Mais quand il est écrit "hors d'Europe", c'est encore pire : cela veut dire que la volaille qui a servi à faire vos nuggets vient peut-être du Brésil, où vient d'être découvert un énorme scandale de viande avariée. L'UFC-Que Choisir réclame donc une réglementation plus stricte, afin que la loi oblige à faire figurer le pays d'origine.
En outre, certains industriels emploient aujourd'hui des méthodes spéciales : pour acheter au plus bas prix, ils font appel à des traders, qui traquent les viandes les moins chères au jour le jour sur toute la planète.
Quand une tonne de porc a été achetée en 24 heures, il est donc impossible d'en déterminer la sécurité. Indiquer au moins le pays d'origine contraindrait donc les fabricants à relever un peu leur niveau de qualité.
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